Non tenue du «niakhtou national» : le préfet de Dakar impose son autorité

Annoncé à grand renfort de déclarations et de défiance à l’autorité, le rassemblement du collectif « Niakhtou national » n’a finalement pas eu lieu. Ses responsables, qui avaient promis de braver l’interdiction du préfet de Dakar, n’ont pas réussi à accéder au terrain de Sacré-Cœur 3, lieu qu’ils avaient choisi pour leur contre-manifestation face au tera-meeting du Pastef.

L’issue ne s’est pas révélée comme qu’annoncée. Les responsables du collectif « Niakhtou national », qui avaient juré de braver l’interdiction du préfet de Dakar en maintenant coûte que coûte leur contre-manifestation au tera-meeting du parti au pouvoir, Pastef, sur le terrain de Sacré-Cœur 3 ce samedi 8 novembre, n’ont finalement pas pu accéder sur le site.

Dès les premières heures de la matinée du samedi 8 novembre, un important dispositif des Forces de Défense et de Sécurité a été déployé sur les lieux pour faire respecter la décision de l’autorité préfectorale. Les accès au site étaient strictement verrouillés, rendant impossible toute tentative de rassemblement. Mieux, les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les attroupements sporadiques de partisans et sympathisants de l’opposition.

Des journalistes venus couvrir cette manifestions interdite n’ont pas été épargnés. Parmi les figures présentes sur le terrain, Talla Sylla, leader du parti Jëf Jël, a été brièvement interpellé, tout comme plusieurs jeunes, avant d’être relâché peu après.

Pour rappel, le préfet de Dakar, évoquant des risques de troubles à l’ordre public ainsi que des perturbations notables de la circulation qu’aurait pu engendrer la manifestation à Sacré-Cœur 3, en face de la VDN, avait notifié aux organisateurs l’interdiction de tenir leur rassemblement sur ce site. Il avait toutefois, indiqué être disposé à dialoguer afin de convenir d’un lieu alternatif garantissant à la fois l’exercice des libertés publiques et le maintien de l’ordre. Le préfet avait alors invité le collectif à lui proposer un autre emplacement.

Mais lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 7 novembre, Talla Sylla, Assane Diouf et Bougane Guèye Dany, membres du collectif, avaient catégoriquement rejeté cette demande de délocalisation. Ils ont déclaré refuser de négocier une liberté garantie par la Constitution. « Nous sommes informés de la décision du préfet de Dakar qui veut nous imposer un autre itinéraire pour faire plaisir à Ousmane Sonko et à ses militants. Nous réitérons notre engagement à tenir cette mobilisation à l’endroit que nous avons choisi, le terrain de Sacré-Cœur 3 », a affirmé avec force Talla Sylla, ancien maire de Thiès, avant d’ajouter : « Nous sommes déterminés à organiser notre Niakhtou national sur l’itinéraire que nous avons défini. »

NANDO CABRAL GOMIS
SUDQUOTIDIEN

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