France: après une mobilisation très suivie, le Premier ministre doit faire face à une gauche renforcée
Après le mouvement du 10 septembre, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu a affronté, le 18 septembre, une nouvelle journée de mobilisation, cette fois menée par les syndicats. Si les chiffres divergent – 1 million pour les syndicats, 500 000 pour la police –, des centaines de milliers de Français ont bien défilé, inquiets pour leur pouvoir d’achat. Une mobilisation significative qui pourrait renforcer la gauche dans les négociations budgétaires avec le Premier ministre.
« Les Français veulent du changement », résume Olivier Faure, numéro un du Parti socialiste. Dans les cortèges, ce sont les revendications portées par la gauche qui étaient scandées : amélioration du pouvoir d’achat, taxation des ultra-riches, détricotage de la réforme des retraites…
Dans le round de négociations engagé avec le nouveau Premier ministre, les socialistes, qui ont le pouvoir de lui épargner la censure, espèrent donc pouvoir peser aujourd’hui plus qu’hier grâce à ce soutien populaire. L’objectif : obliger un Premier ministre qui a promis la « rupture » à passer de la parole aux actes.
Compromis budgétaire
Mais l’équation budgétaire – avec une dette incontrôlée qu’il faut tenter de résorber – reste la même pour Sébastien Lecornu, qui est pris dans l’étau d’injonctions contradictoires. Il est à la recherche de l’équilibre qui pourrait lui permettre de ne pas perdre à droite ce qu’il gagnerait à gauche. Jusqu’ici prudent, le nouveau chef de gouvernement n’a pas abattu ses cartes, mais un haut responsable de Renaissance estime que s’il y a des « inflexions sur les sujets importants », le compromis budgétaire peut être une « soupape » pour le mouvement social français.
De son côté, le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé que les « revendications » des manifestants pour plus de justice sociale et fiscale étaient « au cœur des consultations » qu’il a engagées avec les forces politiques et syndicales depuis sa nomination. Désireux de « poursuivre le dialogue », il ajoute dans une « déclaration » publiée par ses services qu’il recevra « à nouveau les forces syndicales dans les jours qui viennent ».
Par :Valérie Gas – SOURCE RFI

