La situation des journalistes à Gaza est «intenable»

Les médias internationaux s’inquiètent du sort des journalistes palestiniens de la bande de Gaza. Depuis le 7-Octobre, aucun reporter ne peut entrer dans ce territoire complètement verrouillé par l’armée israélienne. Ce mardi 22 juillet, la France demande l’ouverture de la bande de Gaza aux journalistes internationaux, après plus de 21 mois de conflit couverts uniquement par les journalistes palestiniens de Gaza, et comme le reste de la population gazaouie, ils courent un risque de famine.

C’est la conclusion terrifiante du communiqué de la Société des journalistes de l’Agence France-Presse, publié lundi 21 juillet : « Nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim. […] Depuis des mois, nous assistons, impuissants, à la détérioration dramatique de leurs conditions de vie. Leur situation est aujourd’hui intenable », affirme l’AFP.

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Parmi les dix journalistes palestiniens qui travaillent avec l’Agence – les yeux et les oreilles de la rédaction à Gaza – certains ne peuvent plus exercer à cause de la faim. L’un d’entre eux, le photographe Bashar Taleb, l’indiquait sur ses réseaux sociaux : « Mon corps est faible, je n’ai plus la force de travailler pour les médias. »

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Des inquiétudes que partagent les autres rédactions qui travaillent avec des journalistes palestiniens à Gaza, dont RFI. Notre collaborateur, Rami El Meghari, vit dans des conditions très difficiles, doublement menacé par les pénuries et les frappes israéliennes. En mai, un communiqué cosigné par les sociétés des journalistes des principaux médias français déplorait déjà la situation des collaborateurs palestiniens sur place.

Les journalistes palestiniens « paient un lourd tribut »

« La liberté de la presse et le droit d’informer sont aussi des piliers de nos démocraties, a déclaré la commissaire européenne chargée de la Gestion des crises, Hadja Lahbib. Israël doit laisser la presse faire son travail et garantir son accès. Les journalistes et les civils ne peuvent pas, et ne doivent pas, être des cibles ». « Il est plus que temps que les médias internationaux se rendent à Gaza », a commenté Juliette Touma, porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), soulignant « l’excellent travail accompli par les journalistes palestiniens locaux, qui paient un lourd tribut. »

La France a demandé ce mardi 22 juillet que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu’il se passe dans le territoire en danger de famine après 21 mois de guerre, selon l’ONU et des ONG, a déclaré ce mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. « Nous avons l’espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines », a ajouté le ministre sur France Inter, interrogé sur le cas de plusieurs collaborateurs de l’AFP sur place qui se trouvent dans « une situation effroyable » selon la direction de l’agence. « Nous y consacrons beaucoup d’efforts et beaucoup d’énergie », a-t-il assuré depuis l’est de l’Ukraine, où il est en déplacement.

Selon les chiffres de Reporters sans frontières, plus de 200 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne depuis le début du conflit, « dont au moins 46 dans l’exercice de leur fonction » dans la bande de Gaza. L’ONG appelle à « lever le blocus » et « ouvrir immédiatement les frontières aux journalistes des deux côtés. »

SOURCE RFI

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