43 rêves envolés au Lac Rose : Le promoteur immobilier Assane Sow rattrapé par la Dic pour escroquerie foncière
Ils rêvaient de construire leur havre de paix près du Lac Rose. Aujourd’hui, ils n’ont que leurs larmes pour pleurer. Une affaire d’escroquerie foncière d’une rare ampleur vient d’être démantelée par la Division des investigations criminelles (Dic), selon les révélations du quotidien L’Observateur.
Assane Sow, patron de l’agence immobilière “Sci La Solution”, a été arrêté et placé en garde à vue pour avoir floué une quarantaine de travailleurs regroupés autour de la coopérative d’habitat “Niaga/Lac Rose”. À la clé : 43 parcelles fantômes, un contrat en bonne et due forme, et plus de 216 millions FCFA encaissés… pour un terrain qui, au final, n’existe pas légalement.
Une promesse béton… sur du sable mouvant
Tout commence en septembre 2022. La coopérative d’habitat signe un contrat avec la société immobilière d’Assane Sow et de son associé Amara Touré, pour l’acquisition de 43 parcelles soi-disant viabilisées à Niaga, dans le périmètre du pôle urbain du Lac Rose. Moyennant un versement initial de 216 800 000 FCFA, les acquéreurs devaient être en possession de leurs terrains sous 21 mois maximum. Pour les rassurer, les deux promoteurs avancent que le foncier est sécurisé sous le Titre foncier n°6089.
Mais à l’expiration du délai, aucune parcelle livrée, aucune pierre posée. La coopérative d’habitat, trahie dans ses espoirs, se transforme en collectif de victimes et dépose une plainte le 12 mai 2025.
Une imposture révélée au grand jour
L’enquête ouverte par la Dic va rapidement lever le voile sur une supercherie foncière bien ficelée. D’après L’Observateur, les policiers découvrent que le site promis ne relève pas du tout du TF n°6089, mais est en réalité situé dans le domaine national, donc inaliénable.
Les documents brandis pour justifier la légalité de la transaction seraient donc faux ou invalides, ce qui jette un sérieux doute sur l’authenticité des titres de propriété présentés au départ.
Reconnaissance partielle et fuite à l’étranger
Convoqué par la Dic, Assane Sow reconnaît avoir encaissé les fonds mais nie toute intention frauduleuse. Il tente de se défausser sur une prétendue erreur matérielle du notaire concernant la référence du titre foncier. Il évoque aussi un litige survenu avec des “ayants droit” et affirme avoir proposé un site de substitution à Kounoune, sous le TF n°1899/R, appartenant à un tiers. En guise de réparation, il se dit prêt à rembourser les montants versés.
Mais pendant ce temps, Amara Touré, son associé, s’est volatilisé. Selon L’Observateur, il a été localisé hors du territoire sénégalais, ce qui complique davantage le dossier.
Une plainte pour 344 millions et des dommages exigés
Lors de la confrontation organisée par les enquêteurs, Cheikh Marie Tew Diop, représentant des victimes, ne mâche pas ses mots. Il réclame le remboursement des 344 millions FCFA déjà versés et 8 millions FCFA de dommages par parcelle, en réparation du préjudice moral et financier subi.

