Plainte pour recel de cadavre : Biram Senghor, fils de Tirailleur met en cause l’État français pour des faits liés à Thiaroye 44
Un fils de Tirailleur Sénégalais vient de déposer une plainte contre la France pour « recel de cadavre ». En effet, une plainte d’une portée historique a été enregistrée ce mardi 24 juin 2025 auprès du parquet du Tribunal judiciaire de Paris. Le nommé Biram Senghor, représenté par ses avocats Sénégalais et Français, Me Mbaye Dieng et Me Julia Rechtman, a officiellement saisi la justice française pour des faits qualifiés de recel de cadavre, en lien avec les événements survenus à Thiaroye, au Sénégal en 1944, alors colonie française.
La plainte, reçue et enregistrée sous le numéro 25175000244, vise un ou plusieurs individus non identifiés (désignés comme « X »), mais également l’État français, tenu ici pour civilement responsable. Elle s’appuie sur l’article 434-7 du Code pénal, qui punit le recel de cadavre.
Le plaignant est assisté par Me Mbaye Dieng, avocat inscrit au barreau du Sénégal, et Me Julia Rechtman, avocate au barreau de Paris. Dans l’acte de plainte, les faits reprochés sont expressément qualifiés de « faits commis à Thiaroye au Sénégal (ancienne colonie française) », ce qui rappelle de manière implicite le massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, où des tirailleurs sénégalais furent exécutés après avoir réclamé le paiement de leurs soldes.
Dans la plainte, la référence au recel de cadavre indique une volonté de faire la lumière sur les suites données à ces morts, notamment l’occultation ou la dissimulation des corps, ce qui pourrait constituer une infraction pénale selon le droit français.
« Il nous est difficile d’avoir toute confiance dans le discours officiel français, car l’État a menti à plusieurs reprises, poursuit Me Dieng. Dans son acte de décès, Mpab Senghor a été présenté comme un déserteur par les autorités françaises. Puis, après des années de combat de son fils Biram, l’État est revenu sur ce qualificatif. Pourquoi M. Senghor devrait croire que personne ne sait où se trouve la dépouille de son père ? », a réagi son avocat dans les colonnes du journal Le Monde.

Les avocats du plaignant invoquent notamment la Convention de coopération judiciaire franco-sénégalaise du 29 mars 1974, qui permet une telle procédure, bien que les faits aient eu lieu en territoire sénégalais.


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