États-Unis: la communauté juive sous le choc après l’attaque de Washington

C’est l’émotion dans la communauté juive aux États-Unis après l’attaque du musée juif de Washington qui a coûté la vie à deux employés de l’ambassade d’Israël dans la capitale fédérale américaine. Dans une ville qui était jusqu’ici exempte de violences antisémites, c’est un choc.

Avec Guillaume Naudin correspondant RFI à Washington, 

Le musée juif de Washington, est encore bouclé ce jeudi matin au lendemain de l’attaque. Cela n’empêche pas plusieurs membres de la communauté juive de venir avoir une prière ou une pensée pour le couple formé par Yaron Lichinsky et Sarah Milgrim. Parmi ceux qui sont venus, il y a Jeffrey, un juriste qui a voulu rendre sa présence visible. 

« Je suis fier d’être un juif de Washington aujourd’hui. D’habitude, je ne porte par de kippa au travail, mais j’en ai mis une pour venir ici et montrer que les juifs n’ont pas peur aux États-Unis d’Amérique. Ils ne devraient pas avoir peur, ou que ce soit dans le monde, d’être ouvertement juifs », affirme-t-il.

Pas de signe distinctif pour Keira, qui s’est arrêtée ici après avoir déposé ses enfants à l’école. Pour elle, il y a de l’incompréhension et de la colère contre le tireur. 

« Cette personne qui dit vouloir libérer la Palestine, je ne suis pas contre certaines idées auxquelles il peut croire, mais ce n’est pas une façon de faire avancer quoi que ce soit. En fait, c’est tout le contraire. C’est le genre de chose qui rend les gens dingues. C’est le genre de chose… Je vais vous dire, si je n’avais pas à m’occuper de trois enfants, j’irais en Israël et je m’enrôlerais dans l’armée », lance-t-elle. 

Keira admet cependant qu’elle ressent une peur qu’elle n’a jamais ressenti à Washington. Elle demande davantage de mesures de sécurité. Les statistiques montrent que les actes antisémites sont en hausse aux États-Unis

Manifestement, ce n’était pas une attaque spontanée. C’était prémédité et motivé idéologiquement. Nos centres sur l’extrémisme ont trouvé beaucoup d’informations sur l’assaillant, qui était impliqué ces derniers mois et ces dernières années dans des activités anti-Israël et dans des groupes antisionistes extrémistes. Cela montre une fois de plus qu’il faut faire plus pour combattre la haine en ligne. Parce que les mots ont des conséquences et ils ne restent pas dans la sécurité des espaces en ligne. Quand la rhétorique antisémite est normalisée et tolérée dans nos sociétés, alors cela crée un environnement dans lequel les violences contre les juifs deviennent plus probables.

Marina Rosenberg, vice présidente des affaires internationales de l’Anti-Defamation League, la plus importante association de lutte contre l’antisémitisme aux États-UnisGuillaume Naudin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *