Israël-Palestine: Netanyahu reprend son offensive et va intensifier la guerre dans la bande de Gaza
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une intensification de la guerre à Gaza ces prochains jours pour « achever l’opération et vaincre le Hamas », a indiqué mardi 13 mai 2025 son bureau. Une reprise de l’offensive d’Israël après une courte pause observée pour la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander.
Par avec AFP
Benjamin Netanyahu a aussi affirmé que ses services s’employaient actuellement à trouver des pays prêts à accepter des Gazaouis. Selon lui, ils seraient nombreux à être prêts à quitter le territoire, dévasté par plus de 18 mois de conflit déclenché par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Les services du Premier ministre ont rapporté ces propos – tenus lundi devant des réservistes – au premier jour d’une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump et au lendemain d’un court répit dans l’offensive israélienne à Gaza pour permettre la libération d’Edan Alexander, seul otage vivant ayant la nationalité américaine.
Dès la nuit, l’armée israélienne a repris ses bombardements sur le territoire palestinien, frappant l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud) abritant selon elle « un centre de commandement et de contrôle » du Hamas, et tuant selon le mouvement islamiste palestinien plusieurs patients dont un journaliste.
La guerre « jusqu’au bout »
« Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force » à Gaza « pour achever l’opération et vaincre le Hamas », a déclaré Benjamin Netanyahu, cité par son bureau. « Une trêve temporaire est possible (pour assurer la libération d’otages toujours retenus à Gaza, ndlr), mais nous irons jusqu’au bout », a-t-il insisté.
Israël avait auparavant annoncé l’envoi d’une délégation à Doha, mardi 13 mai 2025, pour des négociations sur les otages. Le Hamas a lui appelé l’administration Trump à « poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre ».
Le 5 mai, Israël avait annoncé une nouvelle campagne militaire prévoyant la « conquête » de Gaza et nécessitant le déplacement interne de « la plupart » de ses 2,4 millions d’habitants. Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l’armée israélienne avait repris son offensive dans le territoire palestinien, où elle bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire.
Les autorités du Hamas ont accusé Israël d’avoir « assassiné » dans l’hôpital Nasser Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l’agence de presse palestinienne Alam24. Il avait été blessé le 7 avril par une frappe de l’armée israélienne, qui l’avait alors accusé d’avoir « participé au massacre du 7 octobre ».
L’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a pour sa part rencontré mardi des proches des Israéliens enlevés le 7 octobre rassemblés sur la « place des Otages » à Tel-Aviv. « Nous espérons ramener tout le monde à la maison », a-t-il déclaré.
Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre en Israël, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.
Enlevé alors qu’il servait sur une base du sud d’Israël, Edan Alexander, 21 ans, s’est lui entretenu avec Benjamin Netanyahu. « Je vais bien. Faible, mais petit à petit, je redeviendrai comme avant », lui a-t-il dit.
La faim comme « arme de guerre »
Totalement assiégée depuis plus de deux mois, la bande de Gaza a atteint des niveaux de malnutrition « comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées s’étalant sur plusieurs décennies », a alerté l’ONG Médecins du Monde (MDM), accusant Israël d’utiliser « la faim comme arme de guerre ».
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 52 862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens -dont 8 morts- en échange de la libération de quelque 1 800 prisonniers palestiniens.

