La Russie renforce ses installations militaires près des frontières de l’OTAN
Des images satellites attestent d’un renforcement de l’armée russe à proximité de la frontière avec la Finlande, la Norvège et l’Estonie, démontre le Wall Street Journal. Un changement qui fait monter la pression sur les pays européens voisins.
Début mars 2025, Vladimir Poutine annonçait le déploiement de troupes russes et de systèmes d’armement à la frontière finlandaise, en précisant: “Nous n’en avions pas, maintenant, il y en aura”. En réalité, il ne s’agirait là que de la pointe de l’iceberg, à en croire le Wall Street Journal, qui a consulté des images satellites de la société Planet.
Il s’avère ainsi que plusieurs installations militaires, ou pouvant servir à l’armée, ont vu le jour non seulement à proximité de la Finlande, mais aussi de l’Estonie et de la Norvège.
Casernes, stocks d’armes, réseau ferré, etc.
Des responsables militaires et des services de renseignement occidentaux notent ainsi auprès du quotidien américain que la Russie a agrandi sa base de Petrozavodsk, en Carélie (une région proche de la Finlande), avec de nouvelles casernes et des centres d’entraînement. Le site pourrait ainsi devenir un nouveau quartier général de l’armée russe. Des unités ont également été placées à Kamenka, à 75 km de la frontière finnoise, et à Sputnik, à 15 km de la frontière norvégienne, où des logements et des centres de stockage de matériel militaire ont été créés.
Les images satellite montrent aussi que le réseau de chemin de fer est en train d’être développé vers les centres de l’armée, que ce soit en direction de la Finlande, de la Norvège ou de l’Estonie. Ces sites pourraient ainsi être facilement approvisionnés en armements, et accueillir de nombreux soldats, surtout si la guerre en Ukraine se termine et que Moscou décide de redéployer ses soldats à proximité des frontières de l’OTAN. Des petites brigades pourraient ainsi tripler de taille et rassembler des divisions de 10.000 hommes.
Un haut responsable militaire finlandais note enfin que Moscou n’envoie “presque aucun” de ses nouveaux chars en Ukraine. Ils sont au contraire stockés pour une “utilisation ultérieure”. De la même façon, les armes de nouvelle génération pourraient être envoyées à proximité de la frontière avec l’OTAN, alors que celles plus anciennes seraient dédiées à la lutte contre l’Ukraine.
D’abord une “mini-guerre”, puis un vrai conflit avec l’OTAN?
Pour l’ISW (Institute of War), le développement des districts militaires de la région “s’inscrit dans une restructuration à long terme visant à se préparer à une éventuelle guerre conventionnelle de grande envergure contre l’OTAN”. C’est d’ailleurs exactement ce qu’explique un expert russe pro-gouvernemental au Wall Street Journal.
Un responsable européen anonyme se montre plus modéré, en estimant que la Russie pourrait, de façon moins dramatique, vouloir tester la cohésion de l’OTAN en attaquant une zone limitée. En ce sens, la région de Narva, une ville estonienne frontalière majoritairement russophone, pourrait représenter une cible de choix. Vladimir Poutine pourrait répéter le scénario ukrainien, à savoir déclarer que la population locale serait persécutée par les autorités, et ainsi envahir cette zone. Cela lui permettrait de voir si l’OTAN réagit avec fermeté ou pas, ce qui pourrait lui donner des indices sur les manœuvres militaires que la Russie pourrait se permettre à l’avenir. Ce conflit pourrait ainsi être le prélude d’une guerre à grande échelle, qui aurait lieu par la suite.
SOURCE 7/7

