Stage international de danse à Dakar : Sorano internationalise les danses sénégalaises
La Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, à travers le ballet national la Linguère, a organisé la deuxième édition du Stage international de danse. Plusieurs passionnés de différentes nationalités, ont pris part à ce workshop.
Plusieurs professionnels et passionnés de la danse, venus de divers horizons, ont suivi une formation de trois jours au Théâtre national Daniel Sorano. C’est le cas de la Finlandaise Lissa Bosterom qui vient de la ville d’Helsinki. Elle n’est pas danseuse professionnelle, mais aime la danse, notamment le ‘’sabar’’. Profitant de ses congés, elle est venue au Sénégal pour apprendre cette activité qu’elle a découverte en 2022.
‘’J’ai connu le ‘sabar’ à travers des Sénégalais établis en Finlande qui organisaient des stages. Ainsi, un jour, j’ai décidé, pour la première fois, de venir au Sénégal’’. Deux ou trois ans plus tard, elle a carrément commencé la danse. »Le ‘sabar’ est une danse qui, à la base, n’est pas chorégraphiée. C’est un dialogue entre le danseur et le batteur. C’est cet échange qui m’intéresse beaucoup. Je trouve aussi qu’avec cette danse, on se sent vraiment vivant », a expliqué Lissa Bosterom.
Lina Ndiaye vient aussi de la Finlande. Elle profite de ses vacances à travers la pratique de la danse. Professionnelle ayant en parallèle une autre activité, elle a eu à résider au Sénégal et était membre d’un ballet. »C’est ici qu’on peut vraiment apprendre le ‘sabar’ et le vivre », dit-elle.
« À l’extérieur, on organise des spectacles de ‘sabar’, mais ce n’est nullement pareil avec ce qu’on peut voir ici », a indiqué l’artiste polyvalente, qui fait de l’art plastique et qui utilise Illustrator. Dans le cadre du programme de la saison artistique 2022-2023, la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, à travers le ballet national La Linguère, a organisé la deuxième édition du Stage international de danse.
»On a l’habitude d’animer des stages et de grandes master class à l’extérieur. Maintenant, nous avons décidé d’organiser, au Théâtre national Daniel Sorano, un stage annuel avec la participation de danseurs venant de partout dans le monde », a expliqué le directeur du Ballet national, Pape Moussa Sonko, qui a dénommé ce workshop international, »Héritage ».
Les participants reçoivent, entre autres, des cours de ‘djembé’, de ‘sabar’ et de ‘soriba’. Composé particulièrement de femmes, le groupe est hétéroclite. Les participants viennent de Finlande, d’Espagne, de France, etc. Ils sont scindés en trois classes. »Les apprenants ont pris la peine de faire un long voyage, de prendre un logement, de payer pour apprendre nos danses », a précisé Pape Moussa Sonko.
Le responsable de production de Sorano, Ousmane Faye, a salué l’initiative de Pape Moussa Sonko. »C’est une très belle initiative du ballet La Linguère, notamment de Pape Moussa Sonko, qui a toujours cette générosité de partager son art, son savoir-faire. La danse, c’est aussi des compétences, et Pape Moussa, tout le monde lui reconnaît ses capacités », s’est félicité celui qui est par ailleurs manager d’Omar Pène.
D’après lui, ce genre d’initiatives est fondamental à Sorano : ouvrir les portes aux autres, pour qu’ils viennent apprendre la culture sénégalaise, que ce soit dans la musique ou les arts dramatiques. »C’est important, dans la vie d’une institution comme Sorano, d’intégrer dans son programme, des stages de danse. Ça s’appelle du renforcement de capacités, de la formation ou de l’initiation pour ceux qui n’ont pas encore la culture de la danse », a-t-il apprécié
Pour une grande réussite de cette initiative, Pape Moussa Sonko a fait appel à d’autres professeurs de danse, dont Awa Sonko, sa sœur. Cette dernière donne des cours à Strasbourg depuis 2003. Elle y était allée à l’occasion d’un théâtre pour danser. Puis elle y est restée pour enseigner la danse africaine, mais aussi la zumba, qu’elle a un peu africanisé et mixé avec de la salsa. Dans le cadre du workshop international 2022 à Sorano, elle a enseigné des danses casamançaises telles que l’’ékonkone’. »Je suis honorée de venir faire ce stage de danse. Et j’espère qu’il y en aura d’autres », a-t-elle dit.
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