Israël: Netanyahu présente son nouveau gouvernement
Ce jeudi 29 décembre marque l’investiture de la coalition la plus à droite de l’Israël et signe surtout le retour de Benyamin Netanyahu au pouvoir. Devant la Knesset, Parlement israélien, une foule s’est réunie pour protester contre ce nouveau gouvernement, jugé trop à droite et ultranationaliste dans son programme. Le débat d’investiture très animé se poursuit au parlement israélien.
Le gouvernement israélien présente ce jeudi 29 décembre devant la Knesset. La Knesset devrait voter la confiance au gouvernement malgré la colère de plusieurs proches du premier Ministre qui n’ont pas reçu les postes convoités. Le débat est houleux à la Knesset. Le premier ministre Benyamin Netanyahu a eu des difficultés à faire entendre sa voix, raconte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Plusieurs ténors de la nouvelle opposition ont été expulsés de l’hémicycle.
Benyamin Netanyahu a fixé trois objectifs principaux pour son gouvernement. La première est d’empêcher par tous les moyens l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. La coalition gouvernementale israélienne veut également développer considérablement les infrastructures technologiques dans le pays. L’autre but souligné par Netanyahu est de poursuivre et d’élargir les accords d’Abraham avec de nouveaux accords de normalisation avec des pays arabes de manière à régler le conflit du Proche-Orient, toujours selon les dires du premier ministre israélien.
« Je ne suis pas tranquille en passant les rênes du pays », a souligné pour sa part le chef du gouvernement sortant, Yair Lapid. Il a qualifié son successeur d’homme faible face à partenaires ultra-extrémistes.
Des proches laissés de côté
Plusieurs des proches de Benyamin Netanyahu parmi les plus loyaux ont été laissés sur la touche dans le nouveau gouvernement de ce dernier, ce qui provoque la colère au Likoud.
Benyamin Netanyahu, a d’abord annoncé la nomination de Yoav Galant en tant que ministre de la Défense, un de ses proches au Likoud, le parti de droite de M. Netanyahu. Yoav Galant, 64 ans et ancien commandant, a déjà occupé plusieurs postes ministériels dans d’autres gouvernements de Benyamin Netanyahu. L’ex-ministre du Renseignement israélien, Eli Cohen, qui avait joué un rôle important dans la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, a quant a lui été nommé chef de la diplomatie israélienne, ce jeudi 29 décembre. Au poste de ministre de la Justice, c’est Yariv Levin, qui était le président intérimaire de la Knesset depuis la mi-décembre 2022 et a démissionné de son poste mardi 27 décembre, qui a été désigné par Benyamin Netanyahu.
Un nouveau président de la Knesset a aussi été choisi. Pour apaiser les craintes de la communauté LGBT, le Premier ministre a offert ce poste à l’ancien ministre Amir Ohana, qui est lui-même ouvertement homosexuel. Et à 20h, ce soir, ce sera la photo de famille du gouvernement le plus à droite qui n’ait jamais existé en Israël.
Des manifestants à l’extérieur de la Knesset
À l’extérieur du Parlement, une manifestation pour exprimer la déception et l’inquiétude. « Le gouvernement de la honte », s’écrient les manifestants. Ils sont quelques milliers face à la Knesset pour protester pendant le débat d’investiture de la nouvelle coalition. Une grande inquiétude pour l’avenir. Edna, une manifestante qui est venue en famille, ne cache pas sa consternation : « J’espère que ça ne sera pas de pire en pire. C’est terrible. Ça, c’est le seul mot que je peux dire, et c’est ce qu’il se passe en Israël, et je m’étonne que des gens trouvent ça normal, qui sont du côté du Likoud, qui vont comme des moutons après Benyamin Netanyahu. Vraiment comme des moutons. »
Un rassemblement à l’appel de près de 40 organisations de la société civile israélienne en faveur de la paix, pour les libertés, contre la coercition religieuse ; et aussi des militants des organisations LGBT. Pour Rimon, c’est la fin d’Israël tel qu’il le connaissait : « La coalition qui forme le gouvernement est impossible… C’est raciste, c’est antidémocratique. On disait qu’Israël était la seule démocratie du Moyen-Orient, mais maintenant, ils vont introduire les règles de la Hongrie ou de la Pologne, ici en Israël. »
Et à quelques centaines de mètres de là, dans l’enceinte de la Knesset, le Parlement israélien, un débat houleux se poursuit. Il devrait s’achever dans la soirée avec la traditionnelle photo de famille du nouveau gouvernement, le plus extrémiste qu’ait connu le pays depuis sa création.
(Et avec AFP)