Vers la fin de la guerre en RD Congo? Tshisekedi et Kagame aux États-Unis pour ratifier un accord de paix

Les chefs d’État de RD Congo et du Rwanda sont attendus à Washington, ce jeudi 4 décembre, pour ratifier un accord de paix en présence du président américain, Donald Trump. Depuis mardi, les combats opposent pourtant toujours le groupe armé M23, que Kigali est accusée de soutenir, à l’armée congolaise.

Le président américain, Donald Trump, sera l’hôte de la signature de l’accord de paix entre les dirigeants de la RD Congo et du Rwanda, ce jeudi 4 décembre à Washington. Il s’agit d’une étape clé dans les relations entre les deux pays, alors que l’est de la RD Congo est en proie aux violences et prise par trois décennies de conflits armés. 

La cérémonie de ce jeudi se tiendra en présence des présidents de la RD Congo, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame. 

Violations des cessez-le-feu successives depuis le premier accord en juin

D’intenses combats ont encore opposé le groupe armé M23 à l’armée congolaise appuyée par des milices, dans la province du Sud-Kivu, mardi 2 et mercredi 3 décembre, selon des sources locales. Le M23, groupe armé créé par des membres d’un ancien groupe rebelle soutenu par le Rwanda, combat dans l’est de la RD Congo depuis plus d’une décenni

Kigali nie soutenir militairement le M23 mais affirme que sa sécurité est depuis longtemps menacée par des groupes armés, notamment les FDLR, créées par d’anciens dirigeants hutus liés au génocide rwandais de 1994 et installés depuis en RD Congo. 

Les hostilités entre les deux parties ont continué malgré la signature d’un accord de paix préliminaire et d’un pacte économique négociés par les États-Unis entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays africains, en juin dernier à la Maison Blanche.

Les pourparlers se sont poursuivis pendant des mois après la signature, et les deux parties se sont réunies au Qatar le mois dernier pour signer un accord-cadre dont l’objectif ultime est de mettre fin au conflit. Mais le M23, qui n’a jamais reconnu officiellement ses liens avec Kigali, et les autorités de RD Congo s’accusent régulièrement de violer le cessez-le-feu qu’ils se sont engagés à respecter dans le cadre de la médiation menée par le Qatar.

Un partenariat stratégique avec les États-Unis sur les minerais

Jeudi, les deux chefs d’État seront reçus à la Maison Blanche avant une cérémonie de signature à l’Institut américain pour la paix, renommé en « Institut Donald Trump pour la Paix » par le département d’État, ce mercredi. 

« Pendant 35 ans, ce fut une guerre acharnée. Neuf millions de personnes ont été tuées à coups de machette. J’y ai mis fin. (…) J’ai réussi à l’arrêter et j’ai sauvé beaucoup de vies« , a déclaré Donald Trump, en août. Le conflit entre la RD Congo et le Rwanda est l’une des huit guerres qu’il prétend avoir mises fin.

L’accord est composé de plusieurs volets, a expliqué la porte-parole du président de la RD Congo, Tina Salama: le volet sur la paix, un cadre d’intégration économique régionale et un partenariat stratégique avec les États-Unis pour l’exploitation des minerais, dont la RD Congo regorge.

Vers un désarmement des groupes non étatiques?

Il comprend aussi des dispositions sur le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, qui se fera de manière « individuelle« , a précisé la porte-parole.

Au delà de sa quête pour le prix Nobel de la paix, le président américain est motivé par des intérêts économiques. Il a exprimé l’espoir que les Etats-Unis puissent exploiter les minerais de la RD Congo qui pourraient sinon être acheminés vers la Chine.

Donald Trump, prochain prix Nobel de la Paix ? Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix. Il lui a remis la lettre qu’il a envoyée au comité Nobel, lors d’un dîner organisé à la Maison Blanche. Le milliardaire, qui n’a jamais caché son ambition d’obtenir la prestigieuse récompense, s’est plaint d’avoir été ignoré plusieurs fois par le Comité.

La porte-parole du président de la RD Congo a réfuté toute notion d’échange paix contre minerais. Elle a souligné, devant la presse à Washington, que Kinshasa entendait conserver sa souveraineté sur les ressources naturelles du pays.

Premier producteur mondial de cobalt, essentiel pour les batteries de véhicules électriques, la RD Congo détient aussi au moins 60% des réserves mondiales de coltan, minerai stratégique pour l’industrie électronique.

SOURCE TV5.ORG

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