David Célestin Faye : ”Les enseignants ne seront pas responsables si l’année universitaire est compromise”
Dakar, (APS) – Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) dégage ‘’toute forme de responsabilité’’ si l’année universitaire venait à être compromise, prévient son secrétaire général, David Célestin Faye, dans un entretien avec l’APS.
Le syndicaliste constate que ‘’beaucoup de propositions faites n’ont pas été prises en compte pour régler le chevauchement des années académiques’’.
Si l’année venait à être compromise, déclare-t-il, ce ne serait pas la faute des enseignants qui ont alerté plusieurs fois.
Le SAES a fait des propositions pour régler le problème des années académiques qui se chevauchent, mais celles-ci n’ont pas été prises en compte, regrette David Célestin Faye.
En 2019, à l’issue d’un séminaire financé sur fonds propres, le syndicat avait listé un ensemble de préalables à respecter pour la mise en œuvre de la décision de l’Etat d’orienter tous les bacheliers dans le public, a-t-il rappelé.
‘’Des propositions rangées dans les tiroirs alors qu’elles auraient permis, à l’époque, d’éviter tant soit peu ce décalage-là’’, déplore le syndicaliste.
Ce travail a été fait par le SAES depuis 2019, a-t-il rappelé. Il a indiqué que le syndicat a évalué, avec tous les chiffres à l’appui, les besoins par section et par faculté en termes d’enseignants et de salles de classe.
‘’Le ministère a tous les chiffres, donc tout ce qu’on demande, c’est la mise en œuvre. C’est nous qui sommes au quotidien dans les salles de classe au contact des étudiants et nous connaissons la réalité mieux que quiconque’’, a soutenu David Célestin Faye.
Il déclare que le SAES est ‘’un syndicat de dialogue’’ et que ‘’toutes les revendications’’ qu’il porte ‘’vont dans le sens de stabiliser l’année académique’’. ‘’Tout ce que nous demandons concourt à aider le gouvernement pour la stabilisation de cette année académique’’, a-t-il insisté.
Evoquant le projet de Pacte social soulevé lors de la rencontre tripartite avec le gouvernement, les syndicalistes et le patronat, David Célestin Faye assure que le SAES ne refuse pas de le signer.
‘’Le respect des accords est le vrai pacte’’
‘’Mais avant de souscrire à un pacte de stabilité social, il faudra d’abord connaître le contenu du pacte et ce n’est pas le cas à ce jour. Le vrai pacte qu’on devrait avoir, c’est le respect du protocole d’accord pour pouvoir aller vers la stabilisation de l’année académique’’, a-t-il précisé.
‘’Avec l’assurance d’avoir le respect des protocoles, je ne vois pas l’utilité d’un pacte. Il ne faut pas que les gens aient peur jusqu’à se museler dans des pactes’’, estime-t-il.
Selon lui, ‘’la question qu’on se pose aujourd’hui, c’est ce que vaut le sceau de la République apposé sur les documents de négociation avec des syndicats, parce qu’il y a des signatures qui engagent le gouvernement et qui sont là depuis des années’’. Il pense qu’’’au nom de la continuité de l’Etat, on devrait les prendre en charge’’.
‘’Le protocole d’accord est un pacte et le premier pacte à respecter avant d’en signer un autre’’, a ajouté le syndicaliste.
S’il veut régler les problèmes, le gouvernement n’aura pas besoin de s’enfermer dans des pactes, estime le syndicaliste.
Pour David Célestin Faye, ‘’il faudra juste qu’il y ait un dialogue continu pour trouver les mécanismes, les voies et moyens de résoudre les problèmes au lieu de s’enfermer dans des pactes’’.
AFD/ADL/ASG/OID