Ousmane Sonko avertit le secteur privé : «L’affairisme d’Etat, c’est terminé ! »
Que les rentiers du secteur privé sénégalais se le tiennent pour dit. Le Premier ministre, Ousmane Sonko qui plaide pour le patriotisme économique, avec l’adoption prochaine d’une loi visant à promouvoir et à protéger l’économie nationale, a déclaré que « l’affairisme d’état, c’est terminé ! »
« L’affairisme d’Etat, c’est terminé dans ce pays ! », tonne le Premier ministre, Ousmane Sonko qui présidait hier, mardi 18 février la cérémonie d’ouverture la 4eme édition du forum de la Pme sénégalaise placé sous le thème : « Pme et innovations, leviers de souveraineté ».
Et le Chef du gouvernement de poursuivre : « Nous soutiendrons tous les acteurs privés qui veulent travailler honnêtement et sérieusement. Nous combattrons et nous mettrons fin aux pratiques que nous avons retrouvées ici. Une bonne partie de ce secteur privé s’enrichissait à coup de surfacturation de marchés gracieusement accordés en accointance avec les pouvoirs publics ».
« Le vrai secteur privé, celui qui sait entreprendre et qui veut entreprendre dans la rigueur et le patriotisme aura tout le soutien de l’État », prévient-il.
Il faut noter que le gouvernement, sous la direction et les orientations du Président de la République, a déjà travaillé à élaborer le projet de loi sur le patriotisme économique qui sera incessamment soumis à l’Assemblée nationale pour mieux protéger et mieux promouvoir notre économie. C’est ce qu’a fait savoir le Premier ministre Ousmane Sonko qui présidait hier, mardi 18 février le forum sur la Pme sénégalaise. « Nous sommes à l’ère du patriotisme. Le patriotisme est le moteur qui cimente et qui fait fonctionner toutes les nations et tous les États. Qu’il soit revendiqué ou pas, chaque pays, chaque État a pour mission principalement de promouvoir et de travailler à ses intérêts et les intérêts de son peuple. Le patriotisme se différencie du nationalisme puisse qu’il n’est pas exclusif. Il peut se décliner sous plusieurs formes parmi lesquelles le patriotisme économique », indique-t-il.
Selon lui, le secteur privé national ne doit pas être un figurant. « Il nous faut travailler à capter les investissements venant de partout, mais qui implique fondamentalement notre secteur privé. Il faut aussi que ce secteur privé se hisse à la hauteur des attentes », a laissé entendre le Premier ministre.
Par ailleurs, Ousmane Sonko met en garde les acteurs sur certaines pratiques « malsaines » qui, selon lui, se faisaient avant l’accession du nouveau régime au pouvoir.
Réplique de Adama Lam du CNES : « Nous ne sommes pas de petits bras »
De son coté, Adama Lam, président de la confédération nationale des employeurs du Sénégal a invité l’Etat à changer de méthode et d’approche par rapport à sa collaboration avec le privé national. « Il faut que les méthodes changent. Il faut que l’approche et la perception que nous avons du secteur privé particulièrement le secteur privé local changent profondément. Nous ne sommes pas de petits bras. Nous avons individuellement de petits moyens mais réunis, nous pouvons soulever des montagnes. Il faudrait que l’on mette la personne à la bonne place et qu’on essaie d’arrêter définitivement cet affairisme qui a gangrénée notre pays et qui nous a précipité au bord du gouffre », lance-t-il.
NDEYE AMINATA CISSE
SUDQUOTIDIEN