Conflit dans l’est de la RDC: les combats ont repris à Kimbumba
Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le groupe armé du M23, qui est appuyé militairement sur le terrain par l’armée rwandaise, a lancé une offensive depuis maintenant plusieurs jours. Les combats ont repris vers 04h00 ce 24 janvier au matin sur l’une des deux lignes de front, celle de Kibumba, au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Au petit matin, c’était plus calme à Sake.
C’est depuis 04h00 du matin, ce vendredi, heure locale (02h00 TU) que les tirs ont repris à Kibumba, à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). De nouveaux déplacements de population sont aussi signalés. C’est l’autre front actif signalé jeudi soir, dans le territoire de Nyiragongo, au nord de Goma. Les habitants du village de Rusayu, dans le groupement Muja, ont rapporté des affrontements, des tirs d’armes lourdes et légères ont été entendus, dès l’aube, à environ 20 kilomètres de Goma. Un obus tombé dans le quartier de Turunga a causé la mort de deux civils.
Du côté de Sake, la ligne de front est relativement calme ce matin. Selon des sources locales, le M23 soutenu par les forces spéciales de l’armée rwandaise était présent à Sake, à une vingtaine de kilomètres de Goma, la capitale provinciale, jeudi quasiment toute la journée. Des échanges de tirs ont été signalés jusque tard dans la nuit. Les forces armées de la RDC (FARDC) ont intensifié leurs opérations en déployant des hélicoptères et des mortiers pour contrer l’avancée de ces combattants du M23, soutenu par le Rwanda. Les « casques bleus », eux, ont apporté un soutien aux forces congolaises.
Une position de la Monusco touchée
D’après les informations obtenues par RFI, au milieu des affrontements entre FARDC et M23, des obus de mortier en provenance d’une zone contrôlée par le M23 auraient touché une position de la Mission de maintien de la paix de l’ONU (Monusco) et ses environs à Sake. Cet incident a causé des blessures légères à trois « casques bleus », selon les mêmes sources. Jusque tard dans la soirée de jeudi, des tirs de mortiers étaient entendus dans la zone. Les « casques bleus » restent déployés sur place, leurs missions étant limitées à des actions défensives dans le cadre de leur mandat de protection des civils.
Il faut noter un autre aspect préoccupant : la guerre technologique. Des perturbations de communication ont été signalées toute la journée de jeudi dans les zones de Sake et de Goma. Les autorités congolaises, les États-Unis, des experts des Nations unies ont, à plusieurs reprises, accusé Kigali de manipuler des signaux GPS en brouillant des communications ou en émettant de faux signaux dans la région.
De multiples forces en présence
Ce jeudi, les combats ont donc eu lieu autour de Sake. Plusieurs fois dans la journée ce jeudi, des témoins ont vu des hélicoptères venir bombarder les positions du M23 et de l’armée rwandaise dans les environs de Sake. Des renforts aériens confirmés dans la journée par les autorités militaires de l’Est qui ont assuré que toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser et protéger Goma.
Les FARDC et les Wazalendos, les groupes d’autodéfense alliés de Kinshasa, ne sont pas seuls dans cette zone de Sake. Il y a des forces de la Monusco et de la SAMIDRC, ce sont les troupes de la communauté d’Afrique australe, principalement des troupes sud-africaines. Ces deux entités ont rejoint dans la journée les militaires congolais sur le front.
La Monusco qui a confirmé avoir activé et renforcé l’opération « Springbok » en collaboration avec les militaires congolais et ceux de la SADC. Une opération qui vise à défendre des positions dans et autour de Sake et de Goma, afin d’empêcher leur prise par le M23. Avec comme mission prioritaire d’assurer la sécurité des routes et des approvisionnements.
SOURCE RFI