Liban: les parlementaires en session pour élire le président, Joseph Aoun échoue au 1er tour
Les 128 députés du Parlement libanais sont en session pour élire un président, après plus de deux ans sans chef d’État. La séance, ce matin, a été houleuse, marquée par de violentes altercations. Le chef de l’armée, le général Joseph Aoun, fait figure de favori mais il n’est pas passé au 1er tour. Au cœur de la controverse, une question: son élection est elle conforme à la Constitution?
Par Paul Khalifeh, correspondant RFI à Beyrouth,
L’article 49 de la loi fondamentale du Liban est clair : un fonctionnaire de première catégorie en exercice ne peut pas être élu président. Il doit attendre deux ans après la fin de son mandat pour prétendre à une fonction politique.
Une majorité de députés a plaidé pour passer outre le texte constitutionnel en raison des circonstances exceptionnelles que traverse le Liban, surtout qu’il y existe un précédent avec l’élection en 2008 de Michel Sleiman, alors chef de l’armée.
Une importante minorité de parlementaires a cependant insisté sur la nécessité de procéder à un amendement constitutionnel pour valider la candidature de Joseph Aoun. Malgré la polémique, le président du Parlement, Nabih Berry, a ouvert la séance de vote ce jeudi matin. Joseph Aoun a obtenu 71 voix, un score en deçà des deux tiers requis pour être élu au premier tour, et nécessaire pour estimer, de facto, que l’exigence constitutionnelle est surmontée.
Trente-sept bulletins blancs ont en outre été déposés dans l’urne.
L’analyse des résultats montre que le bloc des 27 députés chiites et celui du Courant patriotique libre, fondé par l’ex-président Michel Aoun (dont le mandat s’est achevé en octobre 2022), n’ont pas accordé leur voix au chef de l’armée.
Cependant, les jeux ne sont pas encore faits/ Nabih Berry a appelé à une autre séance en début d’après-midi pour des consultations dans l’espoir de trouver une issue au problème.
