Une demi-finale, 8 victoires, la seleçao et les bleus battus : le printemps africain au Qatar

Le Mondial Qatari qui a baissé ses rideaux hier, dimanche, a sans conteste été le plus abouti pour l’Afrique. Pour la première fois, une équipe africaine a fait partie du top quatre mondial.  Outre le Sénégal qui s’est hissé en 8e de finale, la belle éclaircie est venue de l’équipe du Maroc qui a réussi à briser le plafond de verre des quarts de finale et en échouant au pied du podium. Le parcours du Royaume chérifien, ajouté au record de 8 victoires glanées par les représentants de l’Afrique, est révélateur du nouveau cap franchi par le football africain. Comme il est aussi  annonciateur d’une nouvelle ère à l’approche du Mondial à 48 où l’Afrique sera représentée par 10 équipes.

Depuis la première Coupe du monde en 1930, seulement trois équipes africaines ont réussi à atteindre le stade des quarts de finale : le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010. Au Qatar, l’Afrique a fait un bond significatif en se qualifiant pour le dernier carré.  Même si le Maroc a fini par un échec au pied du podium, le parcours des Lions de l ‘Atlas à  la Coupe du monde 2022 restera gravé dans les annales de l’histoire du football mondial.

En éjectant l’Espagne en 8es de finale et le Portugal en quarts de finale, le Royaume chérifien a  permis à l’Afrique de briser le plafond de verre en atteignant un niveau de compétition jamais atteint.  Avec cette qualification historique pour les demi-finales, la plus belle page de l’histoire africaine a été écrite par la bande de Walid Regragui.

Record de victoires pour les sélections africaines

En encaissant seulement un but en phase de groupes, le Maroc et la Tunisie ont égalé un record détenu par les équipes Marocaines et Camerounaises. Lors de Mexique 1986, les Lions de l’Atlas n’avaient encaissé qu’un but également en phase de groupes. Ce qui était le plus petit total jamais enregistré dans l’histoire de l’Afrique au Mondial. Idem pour le Cameroun en Espagne 1982.

Il faut ajouter que depuis la première participation de l’Afrique à la Coupe du monde, seuls le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et  le Ghana en 2010 avaient échoué à franchir ce cap et accéder au top 8 du Mondial.  

Cette performance marocaine constitue une éclaircie dans le long parcours des pays africains qui, on le sait, ont souvent été confinés dans les phases de poules avec au bout une élimination précoce.

Au-delà de la performance du Maroc, les sélections africaines se sont offert un record de victoires lors du mondial qatari. Le succès des Lions indomptables du Cameroun face au Brésil (1-0) lors du dernier match de poule a également confirmé le bond des équipes africaines.  Le Cameroun devient la première sélection africaine à battre la Seleção, quintuple vainqueur, lors d’un Mondial.  L’Afrique fait ainsi mieux qu’en 2002 et au Mondial 2010 avec quatre succès. Les équipes africaines établissent dans la même foulée leur record de victoires sur une phase finale. 

Dans les 8 victoires récoltées par l’Afrique en 2022, on note celle de la Tunisie devant la France (1-0), du Maroc devant la Belgique (2-0), l’Espagne (Tirs au but) et le Portugal (1-0), celle du Cameroun face au Brésil (1-0), celle du Ghana devant la Corée du Sud (3-2), et le Sénégal, deuxième représentant du continent dans la phase des huitièmes a été sorti en huitième de finale par l’Angleterre devant, après avoir battu le Qatar ( 3-1) et l’Equateur (2-1).

Ce progrès d’ensemble a réellement propulsé le continent africain par rapport au Mondial de Japon et Corée du Sud de  2002,  durant lequel le Sénégal  avait réellement fait bouger les lignes en accrochant 2 victoires et une place de quart de finaliste. Huit ans plus tard, c’est le Ghana, auteur d’un parcours identique (2 victoires et une élimination en quart de finale face à l’Uruguay).

L’Afrique franchit un cap

Avec les résultats enregistrés à Qatar 2022, le football africain a amorcé un virage et a connu une évolution positive. Ce qui démontre que l’Afrique avance et démontre qu’elle était en mesure de rivaliser et se mettre au niveau des grandes nations du football. Surtout si l’on sait que les joueurs africains dans la plupart des cas continuent, aujourd’hui, à faire les beaux jours des grands clubs européens en côtoyant les plus grands joueurs actuels. De plus en plus de joueurs africains, très compétitifs, jouent dans les meilleurs clubs du monde et sont même candidats au Ballon d’Or.

« On pense que c’est une tendance qui va se confirmer En 2018, on avait entendu tous les griefs parce qu’il n’y avait pas d’équipe africaine en huitièmes de finale, là il y en a deux et il aurait pu y en avoir plus. Tout le monde jusqu’au dernier moment a joué pour se qualifier. Il y a une vraie évolution.(…).Les équipes africaines ont selon moi développé une vraie identité africaine. Je reste convaincu et persuadé que d’ici peu de temps, les équipes africaines auront un rôle vraiment important à jouer sur la scène mondiale», analysait l’entraîneur-adjoint du Sénégal Régis Bogaert dans le site de la FIFA.  L’Afrique qui ne compte que 5 contre les 13 places de l’Europe, les 9 de l’Amérique  et le 5 de  l’Asie, sera désormais représentée par neuf pays qualifiés d’office voire un dixième qui sortira d’un futur barrage intercontinental. Une opportunité pour le continent africain d’emmener ses meilleures équipes et sans doute de maximiser ses chances d’entrer dans le palmarès de la Coupe du monde que d’aucuns annoncent dans un avenir proche.  Même si une hirondelle ne fait pas le printemps, le parcours des Lions de l’Atlas est de bon augure en vue des prochaines échéances. Pourvu que le football africain tire les enseignements de cette Coupe du monde pour passer  à un cap supérieur !

Omar DIAW

SUDONLINE

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