Arrivée d’une délégation américaine à Damas pour rencontrer les nouvelles autorités

Des diplomates américains sont arrivés vendredi en Syrie pour rencontrer les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux. Objectif : les pousser à réunifier le pays après 13 ans d’une guerre civile sanglante. Les horaires sont affichés en temps universel.

Erdogan appelle à « neutraliser les organisations terroristes » en Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à « neutraliser les organisations terroristes » en Syrie, en mentionnant le groupe Etat islamique (EI) ainsi que le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

« Il est temps de neutraliser les organisations terroristes existant en Syrie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à la presse, lors de son retour d’un sommet au Caire.

« Daech, le PKK et leur associés, qui menacent la survie de la Syrie, doivent être éradiqués », a-t-il lancé, en désignant l’EI par son acronyme arabe.

Deux journalistes turcs d’origine kurde tués par un « drone turc »

Deux journalistes turcs d’origine kurde ont été tués par des frappes de « drone turc » près la ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, où les forces kurdes craignent un assaut de groupes soutenus par la Turquie, ont annoncé vendredi des médias kurdes et des ONG.

Nazim Dastan, 32 ans, et Cihan Bilgin, 29 ans, qui travaillaient pour des médias kurdes ont été tués jeudi près du barrage de Techrine, à environ 100 kilomètres à l’est d’Alep, la deuxième ville de Syrie, lorsque leur voiture a été touchée par une explosion, a affirmé l’association des journalistes turcs Dicle Firat.

« Nous condamnons cette attaque contre nos collègues et exigeons des comptes », a ajouté l’association, les décrivant comme « deux journalistes précieux ».

Depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, la Turquie soutient une offensive de groupes armés contre les forces kurdes qui contrôlent cette zone du nord de la Syrie.

Les deux journalistes « couvraient les événements dans la zone » quand « un drone turc (…) les a directement visés, provoquant leur mort », a souligné l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

« Les femmes sont absolument indispensables pour reconstruire la Syrie »

Les femmes sont « absolument indispensables » pour la reconstruction de la Syrie, a lancé la cheffe de l’agence de l’ONU pour les migrations (OIM), Amy Pope, appelant à leur donner « leur place dans la nouvelle société ».

« Avec nos autres partenaires des Nations unies, nous demandons instamment au gouvernement intérimaire de continuer à renforcer le pouvoir d’action des femmes, car elles joueront un rôle absolument indispensable dans la reconstruction du pays », a-t-elle déclaré en conférence de presse, craignant l’influence négative de certaines factions islamistes.

Des femmes syriennes scandent des slogans tout en tenant des pancartes sur lesquelles on peut lire : « Non à une société libre sans une femme libre » et « Laïcité »,  sur la place des Omeyyades à Damas, en Syrie, le jeudi 19 décembre 2024. 

« Il faut réévaluer les sanctions pour permettre la reconstruction »

Il faut « réévaluer » les sanctions internationales pour permettre la reconstruction de la Syrie, a affirmé vendredi la directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence de l’ONU.

Pour rétablir la situation, il faudra « réévaluer ces sanctions » qui visent aussi  certains membres du gouvernement intérimaire et « il sera essentiel de veiller à ce que la communauté internationale soit en mesure de collaborer efficacement avec eux », a déclaré l’Américaine Amy Pope, lors d’une conférence de presse à Genève, après son retour de Syrie.

Discussions sur l’avenir du pays

Des diplomates américains sont en Syrie pour rencontrer les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, avec pour objectif de les pousser à réunifier le pays.

La chute de Bachar al-Assad le 8 décembre a mis fin à un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad et de répression, mais soulève de multiples doutes sur le respect des droits humains, la situation des minorités dans un pays profondément morcelé et l’avenir des régions kurdes semi-autonomes du nord de la Syrie.

Jeudi, des centaines de personnes ont manifesté à Damas pour la démocratie et les droits des femmes dans la nouvelle Syrie.

Au même moment, des milliers de personnes manifestaient à Qamichli, dans le nord-est, en soutien aux forces kurdes qui tentent de repousser des offensives de combattants soutenus par la Turquie, alliée du nouveau pouvoir.

La communauté kurde, longtemps opprimée, craint de perdre l’autonomie limitée qu’elle a acquise de haute lutte depuis le début de la guerre civile.

A Damas, les émissaires américains sont arrivés vendredi au siège d’Ahmad al-Chareh, de son nom de guerre Abou Mohammad al-Jolani, le nouvel homme fort de la Syrie, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) classé comme terroriste par plusieurs pays dont les Etats-Unis.

Ils doivent aussi rencontrer des représentants de la société civile pour discuter « de leur vision de l’avenir de leur pays et de la manière dont les Etats-Unis peuvent les soutenir », selon le département d’Etat.

Cette délégation, première mission diplomatique formelle dépêchée par les Etats-Unis à Damas depuis le début de la guerre civile, comprend notamment Roger Carstens, chargé de collecter des indices sur les Américains portés disparus en Syrie comme le journaliste Austin Tice, kidnappé en août 2012.

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