Faire de la Diaspora un puissant levier d’accélération du développement du Sénégal

En pleine période de marathon budgétaire, le Sénégal rappelle qu’il mise sur des ressources notamment de la Diaspora pour asseoir son ambition d’émergence en 2050. Et notre pays dispose d’un excellent levier en la matière ; il s’agit du Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (PAISD) qui depuis près de vingt ans soutient des projets inspirés par la diaspora sénégalaise.

Le PAISD accompagne, grâce notamment à des fonds colossaux de l’Agence Française de Développement (AFD), des projets de construction d’écoles, de centres de santé, d’espaces communautaires pour les femmes, etc. Le PAISD soutient également des initiatives visant l’accès à l’eau potable et la création d’entreprises de transformation de produits agricoles pour les jeunes et les femmes dans les milieux et en zone rurale.

Le Sénégal a une Diaspora très dynamique répartie dans toutes les zones géographiques, avec une vitalité qui en fait l’une des diasporas les plus dynamiques au monde. Selon des chiffres du rapport Afford 2021, « la diaspora est forte de 642 654 personnes, soit 3,7 % de la population. Si les flux d’émigration des Sénégalais se font majoritairement au sein du continent africain, 47,6 % d’entre eux sont établis dans les pays de l’Union européenne.

Les transferts de fonds de la Diaspora sénégalaise représentent par an plus de 1 500 milliards de francs CFA (10,5 % du PIB) au Sénégal. Ces chiffres confirment l’intérêt et la pertinence de miser sur les Diasporas bonds pour financer notre économie. En attendant la formalisation du projet d’une banque dédiée aux besoins de la diaspora pour combler les lacunes actuelles en matière d’accès au crédit et de confiance des institutions financières locales.

Mais la vision du développement change auprès de nos compatriotes à l’extérieur. Selon Papa Birama Thiam, coordonnateur du PAISD, « l’engagement des diasporas était souvent limité aux aides alimentaires ou au financement de cérémonies familiales ». Mais grâce au soutien de l’AFD et à une meilleure structuration de celle-ci, les projets des Sénégalais de l’extérieur sont mieux structurés et portent sur des domaines essentiels comme l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable…

L’incitation à la structuration d’un tissu productif pour prendre en charge la question lancinante de l’emploi des jeunes prend également son essor. Par exemple, avec notamment, Corédia, une association regroupant en France 3 000 membres attachés à la ville de Diawara. À Diawara, avec Corédia et le soutien de l’AFD, la construction d’un lycée et l’amélioration de l’accès à l’eau potable sont effectives, en attendant l’expérimentation d’un modèle qui pourrait à terme de lever 650 millions de FCFA en vue de construire une usine de transformation et de mettre en place un système d’irrigation pour un total estimé de 100 emplois.

Dans la loi de finances 2025, de nombreux projets visant la Diaspora sont mis en exergue. Avec une formalisation de la coopération et un meilleur usage de l’apport des Sénégalais de l’extérieur, le succès pourrai être au rendez-vous.

Mamadou Dia
SOURCE LERAL

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