Japon: la nouvelle stratégie renforcée de défense et de sécurité dévoilée
Pour la première fois depuis près d’une décennie, le Japon révise sa stratégie de défense. Il prévoit de doubler son budget annuel de la défense à 2% de son PIB d’ici à 2027 et d’unifier son haut commandement militaire. Le gouvernement japonais justifie le changement de sa doctrine de défense par la menace de la Chine qui intensifie la pression sur Taïwan et la crainte suscitée par l’invasion russe de l’Ukraine.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles – RFI
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le Japon s’inquiète de son environnement sécuritaire. La hausse des tensions avec la Chine, la Russie et la Corée du Nord, le pousse à doubler son budget de la défense : 11 000 milliards de yens (76,40 milliards d’euros), pour atteindre 2% de son PIB dans les cinq prochaines années.
Le Japon se classerait alors au troisième rang des pays ayant les budgets de défense les plus élevés dans le monde, derrière les États-Unis et la Chine.
Ce doublement des dépenses rapprocherait le Japon de l’engagement des pays de l’Otan à faire passer leurs dépenses militaires à 2% de leur PIB.
Pour y parvenir, le Premier ministre Fumio Kishida va augmenter, à partir de 2024, l’impôt des entreprises, les taxes sur le tabac et celles affectées jusqu’ici à la reconstruction des zones détruites par le tsunami géant de mars 2011.
Un plan trop ambitieux ?
Il ne faut pas s’attendre à des achats massifs et coûteux de nouveaux matériels, même si le Japon envisage d’acquérir 500 missiles de croisière américains Tomahawk et de développer son prochain avion de combat avec le Royaume-Uni et l’Italie.
Quant à la révision de sa doctrine de défense, elle consisterait à se doter d’une « capacité de contre-attaque » pour frapper, même préventivement, les sites de missiles des pays voisins qui menaceraient l’archipel. Ce qui est contraire à la Constitution pacifiste japonaise.