2026: Coup de chaud sur le foot !

La Coupe du monde 2026 ne sera pas non plus sans polémiques. La question climatique s’invite déjà et risque d’en constituer le premier point noir.

En bon climatosceptique, pour peu qu’il comprenne l’expression, Donald Trump va être confronté à ses certitudes lorsqu’il devra accueillir la Coupe du monde de football en 2026. Le retour du Mondial sur le continent nord-américain, après la belle édition de 1994, s’effectue dans un contexte plutôt angoissant. Personne n’a oublié que la dimension écologique avait constitué, en même temps que les conditions de vie (et de mort) des travailleurs migrants, un des sombres aspects de l’édition 2022 au Qatar, et ce, malgré le greenwashing pratiqué par l’émirat.

Or, alors que l’ogre du MAGA retourne à la Maison-Blanche, les effets du dérèglement climatique se ressentent de plus en plus concrètement. Après avoir connu l’hiver le plus chaud jamais enregistré (une hausse moyenne des températures de 3,1°C), une vague de chaleur terrible s’est abattue sur les contrées de l’oncle Sam, notamment dans l’Ouest. Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), les 50 plus grandes villes américaines ont vu la fréquence moyenne des vagues de chaleur passer de deux par an dans les années 1960 à six dans les années 2010 et 2020. Cela dit, dans l’Hexagone, Météo France annonce également une saison avec une anomalie de +0,8 °C, qui fait suite aux deux automnes les plus chauds jamais enregistrés (à titre d’information pour la LFP et son rapport au train).

Un danger pour les joueurs

Tout d’abord, l’impact carbone de ce nouveau format surdimensionné (48 équipes en lice) va être inévitablement désastreux avec l’utilisation de nombreux avions, indispensables pour se déplacer sur les trois pays (Canada, USA et Mexique), sans oublier le recours massif à la climatisation. Il n’est cette fois pas question de déplacer l’épreuve en hiver, mais en se déroulant du 11 juin au 19 juillet, la compétition phare de la FIFA va exposer les supporters et surtout les joueurs à des conditions extrêmes.

Une étude publiée le jeudi 28 novembre dans Scientific Reports, citée par Le Monde, s’alarme de températures ressenties approchant les 50 degrés. Toujours dans le quotidien du soir, Marek Konefal, chercheur à l’université des sciences de la santé et du sport de Wrocław (Pologne), souligne que « ce stress thermique nuit aux performances des athlètes, qui vont être moins précis et moins rapides. Cela aura un impact négatif sur les distances totales qu’ils peuvent couvrir, mais aussi sur le nombre de sprints et de sauts. »

De telles contraintes dans l’exercice de leur « travail » vont sûrement venir renforcer la grogne autour des cadences et des calendriers surchargés, entraînant blessures et burn-out, qui émanent principalement du contingent des internationaux. La FIFA a certes tenté par le passé de donner des gages, par exemple les interruptions de match et les pauses fraîcheur, en cas de chaleurs excessives, mais sans jamais vouloir toucher évidemment à la sacro-sainte tenue de la rencontre. La primauté économique semble rester de glace face aux dangers du réchauffement climatique.

Les spécialistes recommandent pourtant, pour leur part, de décaler les rencontres à des moments plus « tempérés », plutôt que le recours contradictoire aux stades climatisés pour des raisons écologiques évidentes. Il est fort peu probable que les détenteurs des droits télé, principalement européens, acceptent de diminuer la valeur de leur produit si chèrement payé simplement pour sauver la planète ou dans l’intérêt du bien-être des joueurs, en leur épargnant de perdre au minimum 1 litre et demi de sueur en 90 minutes. En attendant les prochaines éditions en Espagne, au Portugal et au Maroc en 2030, et enfin en Arabie saoudite en 2034, nous n’avons pas fini de suer pour le foot et les profits de la FIFA.

SOFOO

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