Vol de bétail : Un mal profond estimé à plus de 2 milliards de frs de pertes chaque année au Sénégal

Chaque année, plus de deux milliards de frs CFA de pertes liées au vol de bétail sont notées au Sénégal. Ceci, dans un contexte où l’élevage contribue à hauteur de 4% au PIB dans l’économie nationale

Un atelier régional organisé à Saint-Louis par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) sur le thème de « Réflexion sur le secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest et au Sahel face à la problématique du vol de bétail : Quelles solutions pour une prévention et une lutte efficace ? » a permis aux acteurs multidisciplinaires de discuter des opportunités de réflexion stratégique autour de cette problématique sectorielle.

Les participants ont, durant deux jours, abordé les différentes facettes du vol de bétail en vue de trouver des solutions endogènes et dégager des perspectives. Il faut noter que des délégations venues du Mali, de l’université Gaston Berger et de l’université des Sciences, Techniques et Technologiques de Bamako ont pris part à cette rencontre.

Concernant les statistiques, Astou Fall a affirmé que chaque année, plus de deux milliards de frs Cfa de pertes liées au vol de bétail sont notées au Sénégal. Ceci, dans un contexte où l’élevage contribue à hauteur de 4% au PIB dans l’économie nationale. Le représentant du coordonnateur sous régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, le Docteur Ibrahima Thiane, a indiqué que la FAO a pris l’initiative d’organiser cette rencontre en invitant le Mali qui vit également la même problématique de vol de bétail que le Sénégal.

« Les pertes liées au vol du bétail sont énormes, deux milliards pour le Sénégal, 32 millions de dollars pour le Mali et 432 millions de dollars au Nigéria. C’est pourquoi le vol du bétail est un phénomène complexe qui transcende les frontières et qui mérite des actions au niveau national et international en terme de politique publique, d’aspects juridiques et en terme technique », a-t-il déclaré.

Dr Ibrahima Thiane a informé qu’il est prévu d’utiliser des drones et d’autres outils qui vont aider à tracer le bétail. « Un bétail volé au Mali peut être retrouvé au Sénégal, au Togo, Nigéria etc., d’où l’importance des technologies avec les partenaires comme les universités. Nous espérons qu’au sortir de cette rencontre, nous aurons un panel et un ensemble de solutions qui permettront de prendre en compte ce fléau en Afrique de l’Ouest », a- t-il affirmé avant de préciser que l’approche inclusive permet d’associer les populations, les communautés qui sont les principales victimes.

Pour lui, les comités locaux de lutte contre le vol du bétail sont pertinents, mais il faut aller au-delà du domaine technique avec le système national d’identification. Il prône la mise en place d’une coalition sous régionale qui va permettre de mettre en relation les organisations des éleveurs pour mieux échanger et combattre ce fléau. Venu participer à cet atelier, le directeur national des productions et des industries animales du Mali a déclaré que cette rencontre est capitale et que le vol du bétail a fait perdre à l’Etat malien plus de 32 millions de dollars

Avec Le Témoin

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