Ukraine: près d’un milliard d’euros de dons à l’issue de la conférence à Paris

La conférence internationale de soutien à l’Ukraine, organisée à Paris ce 13 décembre, a permis d’engranger près d’un milliard d’euros de dons pour aider la population à passer l’hiver dans un pays aux infrastructures ravagées par les frappes russes, a annoncé la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna.

L’Ukraine disait avoir besoin de 800 millions d’euros d’aide d’urgence pour passer l’hiver et soutenir les attaques infligées par la Russie à ses infrastructures, notamment énergétiques, et la communauté internationale réunie à Paris entendait l’aider.

« À l’heure actuelle, environ 12 millions de personnes dans presque toutes les régions du pays, y compris dans la capitale, sont déconnectées de l’approvisionnement en électricité, a déclaré le président ukrainien dans une intervention vidéo. Malheureusement, il s’agit d’une situation courante. Chaque jour, nous nous attendons à de nouvelles frappes russes qui peuvent considérablement augmenter le nombre de pannes. C’est pourquoi les générateurs et toutes sources d’alimentation sont devenus plus nécessaires en Ukraine que les véhicules blindés et les gilets pare-balles. C’est le seul moyen de protéger les gens ordinaires et le système social dans les conditions où les Russes parient sur un black-out. La tâche clé est de protéger le principal système énergétique de l’Ukraine, de garantir son fonctionnement stable malgré toutes les tentatives russes de faire de l’Ukraine l’endroit le plus sombre de l’Europe. »

Les 70 représentants de pays et d’organisations réunies à Paris ont dépassé ses attentes, avec près d’un milliard d’euros de dons promis. « Les experts sont en train de vérifier les annonces faites. Mais nous y sommes. Donc d’ores et déjà un peu plus d’un milliard d’euros. Je parle bien d’engagements nouveaux acquis grâce à la tenue de cette conférence. Il s’agit de dons ou de contributions en nature. Quand on offre des millions d’ampoules LED, ça représente une certaine somme ». C’est ce qu’a annoncé la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna qui a souligné « l’impact concret sur la vie de millions d’Ukrainiens » représenté par ces dons. « Nous ne pouvons pas les laisser seuls face à l’hiver, face à l’agresseur et face aux difficultés que celui-ci veut lui imposer », a-t-elle ajouté. 

Peu de temps avant l’intervention de Volodymyr Zelensky, son homologue français, Emmanuel Macron a souligné la volonté de la communauté internationale d’aider les Ukrainiens « à résister pendant cet hiver ».

Après les conférences de Lugano, Varsovie et Berlin ces derniers mois, cette rencontre, qui réunissait 70 délégations de pays et organisations internationales, dont plusieurs chefs de gouvernement, se voulait « pratico-pratique », a expliqué Emmanuel Macron, en présence de l’épouse de M. Zelensky et du Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal. L’objectif était de neutraliser la stratégie mise en œuvre depuis octobre par Moscou de bombarder les infrastructures, notamment énergétiques, pour faire souffrir la population ukrainienne et affaiblir la résistance pendant l’hiver.

La Chine, grande absente de la réunion

Les intervenants de la conférence se sont concentrés sur cinq domaines fondamentaux – l’énergie, l’eau, l’alimentation, la santé et les transports – pour permettre à l’Ukraine de conserver des infrastructures essentielles en état de marche. Ces efforts s’ajoutent au soutien crucial en équipement militaire fourni par les Occidentaux, États-Unis en tête. L’Ukraine continue à demander à cor et à cri encore plus d’armes, après avoir jusqu’ici progressivement refoulé l’armée russe.

La Chine était la grande absente de la réunion de Paris. En revanche, des ambassadeurs des pays du Golfe et de l’Inde étaient présents, ou encore Hun Sen, le Premier ministre cambodgien qui a exprimé sa « sincère appréciation » des « efforts actifs » d’Emmanuel Macron et ses « initiatives de dialogue » pour la résolution du conflit. Les déclarations récurrentes du président français sur d’éventuelles négociations de paix à venir hérissent une partie de ses alliés, notamment en Europe de l’Est, qui les jugent trop complaisantes avec Moscou.

Après la réunion de ce matin au ministère des Affaires étrangères, la conférence se poursuivra au ministère de l’Économie ce mardi après-midi. Il s’agit de mobiliser les entreprises françaises pour la reconstruction, en présence de quelque 500 sociétés françaises, des mastodontes du CAC 40 jusqu’aux start-up du numérique.

(Et avec AFP)  

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