Reddition des comptes : Des promesses électorales aux actes, ce que le peuple attend de la nouvelle alternance
Après la victoire éclatante de Pastef aux législatives, la reddition des comptes figure parmi les mesures les plus attendues par les populations qui piaffent d’impatience de voir tous les gloutons qui ont englouti les deniers publics rendre gorge. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle elles ont octroyé une majorité qualifiée à Ousmane Sonko tête de liste du Pastef, qui, durant toute la campagne avait invité ses compatriotes à lui donner une majorité qui lui permettrait la mise sur pied d’une haute cour de justice pour y traduire les dignitaires de l’ancien régime qui s’étaient permis des libéralités avec l’argent public. Maintenant qu’il a obtenu ce qu’il demandait, à charge pour lui de matérialiser sa promesse.
Et pour un bon retour sur investissement, il faudrait que le nouveau pouvoir fasse en sorte les populations trouvent leur compte dans cette reddition des comptes. Ainsi, pour montrer qu’ils sont dans la rupture, contrairement aux régimes précédents, il faut que non seulement que les nouveaux dirigeants aillent jusqu’au bout, mais aussi qu’il y ait le maximum de transparence sur la provenance et l’utilisation de l’argent recouvré. Parce qu’aujourd’hui les populations vivent des situations très difficiles.
Malgré les ressources naturelles dont leur pays regorge et qui sont censées contribuer à leur bien-être, elles n’en profitent pas à cause de la prédation de ces richesses par les pouvoirs qui se sont succédé surtout le Pds et l’Apr.
Aujourd’hui le nouveau régime a tous les leviers nécessaires pour traquer les délinquants à col blanc et faire bénéficier au peuple fatigué, mais qui reste stoïque des retombées. Et cela reste du domaine du possible, parce que ce qui est sûr et certain, c’est que si Macky Sall avait rempilé, cet argent serait passé par pertes et profits.
Selon les estimations du nouveau pouvoir à travers son Pm Ousmane Sonko, l’argent distrait se chiffrerait à des milliers de milliards. Et recouvrée, cette manne financière pourrait régler nombre de problèmes vitaux.
Seulement pour que cette reddition des comptes puisse profiter à tous, ne serait-il pas plus judicieux pour le pouvoir de faire en sorte que l’argent recouvré retourne directement chez les populations, qu’il serve à satisfaire ses besoins présents et pressants. C’est-à-dire au lieu de recourir à une loi rectificative des finances, ne serait-il pas plus simple de créer par exemple un fonds national des avoirs recouvrés où l’argent récupéré serait logé.
Et pour les besoins d’une pédagogie de masse, il serait bon que le recouvrement de ces actifs soit corrélé avec des financements de services sociaux de base, hôpitaux, écoles, etc. de façon à ce que les citoyens puissent se rendre compte du préjudice que les détournements et autres malversations leur ont causé.
Car aujourd’hui les populations peinent à se soigner convenablement et ont tous les problèmes du monde pour faire face aux frais exorbitants de radiographie, scanner et autres analyses. Sans compter les 800 mille hémodialysés dont une infime partie seulement bénéficie d’une prise en charge.
Donc si l’Etat équipait les hôpitaux en radios, labos, scanner, ambulance etc. il ôterait une grosse épine du pied des populations, parce qu’ils sont nombreux aujourd’hui ces patients qui meurent tout simplement faute de moyens.
Pour ce concerne les constructions illégales sur le littoral, au lieu d’être vendues à des tiers ou détruites, l’État peut les transformer en structures sanitaires pour les hémodialysés et autres cancéreux qui pourront bénéficier de soins de qualité, ce qui d’une part amoindrirait leur souffrance.
De la même manière le nouveau pouvoir peut aussi en profiter pour utiliser une partie de l’argent recouvré à la résorption des milliers d’abris provisoires, dans le sens de l’équité et de l’accès à l’éducation de tous. Pour soulager gorgorlou, il peut aussi injecter une cinquantaine de milliards pour subventionner les denrées comme il a eu à le faire après sa prise de fonction.
Dans le même sillage pourquoi aussi ne pas y inclure la création de boutiques de référence pour la stabilisation des prix etc. Tout cela pour dire que si la traque est menée à bien, et que les populations y trouvent leur compte, elle peut être un moyen convaincant qui les poussera à adhérer massivement au Projet, car comme disent les Chinois « l’image vaut mille mots » en d’autres termes « Wedi, guiss bokkou si ».
Et pour montrer qu’ils sont dans le Jub Jubal Jubanti, on attend d’eux qu’ils criminalisent tout simplement le détournement de l’argent public, la corruption… Parce que ces mauvaises pratiques ont des effets extrêmement dangereux sur la gouvernance et hypothèquent la survie de la nation.
Tribune