Procès des assistants parlementaires du FN

Marine Le Pen pointe du doigt l’indépendance de la justice. Dans le procès des assistants parlementaires du Front national (ancienne appellation du Rassemblement national), la parole est à présent à la défense. Les avocats vont plaider pendant plusieurs jours. L’enjeu est crucial pour les accusés et surtout pour Marine Le Pen contre laquelle les procureurs ont requis une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate. Une réquisition qui a provoqué une riposte massive dans les rangs du RN, car ce qui est en jeu, c’est la participation de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle.

La meilleure défense, c’est l’attaque, après les réquisitions, Marine Le Pen a donc décidé de changer de stratégie. Elle qui avait voulu jouer les bonnes élèves lors des premières semaines du procès, rapporte Valérie Gas du service politique de RFI. La sévérité des peines requises – qu’elle juge excessive, l’a conduite à passer à l’offensive sur le terrain politique en commençant par dénoncer la partialité des procureurs qui – à l’entendre – veulent la condamner à la « mort politique » en l’empêchant d’être candidate à la présidentielle.

Un message relayé par tous les ténors du RN, Jordan Bardella en tête qui s’insurgent contre l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité, ce qui signifie qu’elle serait appliquée sans attendre le résultat des procédures d’appel. Une disposition prévue dans la loi, mais qui pourrait engendrer une situation inédite pour une potentielle candidate à la présidentielle.

Une pétition de soutien

Certains adversaires de Marine Le Pen l’ont d’ailleurs regretté comme Jean-Luc Mélenchon ou Gérald Darmanin, d’autres en revanche estiment à l’instar de Xavier Bertrand, que personne n’est au-dessus des lois. Le RN lui en appelle aux Français, une pétition de soutien à Marine Le Pen a été lancée et a déjà recueilli plus de 100 000 signatures.  Les juges trancheront au printemps 2025 dans un climat de tension.

Hors extrême droite, la plupart des responsables de la droite et du centre sont restés discrets dans leurs réactions et n’allaient guère dans le sens du RN, à l’exception notable de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui juge « profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français ».

Une prise de position qui passe mal dans le camp gouvernemental. Le ministre de la Justice Didier Migaud, tout en refusant de commenter une affaire individuelle, a rappelé que « les magistrats sont indépendants » et « jugent à partir de la loi votée par le législateur ».

SOURCE RFI

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