Mondial: sans Ronaldo mais avec la révélation Ramos, le Portugal écrase la Suisse
L’attaquant du Portugal Cristiano Ronaldo (D) regarde la balle lors du 1/8 de finale du Mondial-2022 contre la Suisse, le 6 décembre 2022 à Doha
afp.com – Fabrice COFFRINI
06 DÉC 2022
Mise à jour 07.12.2022 à 00:00
Par Raphaëlle PELTIER
© 2022 AFP
En état de grâce: le Portugal s’est qualifié mardi pour les quarts de finale du Mondial-2022 en balayant la Suisse 6-1, sans sa star Cristiano Ronaldo, entré seulement en fin de match, mais avec un triplé du remplaçant de « CR7 », Gonçalo Ramos.
La Seleçao, qui n’avait plus atteint ce stade de la compétition depuis 2006, rencontrera le Maroc samedi (16h00) en position de favorite. Un peu plus tôt, les « Lions de l’Atlas » ont eux créé la sensation en éliminant l’Espagne aux tirs au but (0-0, 3 t.a.b. à 0).
Pourquoi avoir laissé Ronaldo sur le banc ? « J’en ai déjà parlé. Ces problématiques sont résolues, c’est du passé », a balayé le sélectionneur Fernando Santos en conférence de presse d’après-match.
Lundi, il avait expliqué n’avoir « pas du tout aimé » le geste d’humeur de son joueur vedette lors de son remplacement à la 65e minute contre la Corée du Sud en phase de groupe (défaite 2-1).
Capitaine en lieu et place de « CR7 », Pepe a ajouté: « Cris le sait parfaitement et le coach l’a dit très clairement, ici, le plus important c’est le +nous+. C’était un choix de l’entraîneur et nous devons respecter sa décision. »
Si Santos avait l’opinion avec lui au Portugal, un sondage ayant révélé que 70% des fans ne souhaitaient pas que Ronaldo soit titulaire lors de ce match, dans le stade, l’humeur était différente.
– « Juste jouer » –
La star portugaise, qui joue très probablement à 37 ans son dernier Mondial, est finalement entrée en jeu à la 74e minute, retrouvant son brassard sous les ovations d’un public qui scandait son nom depuis une quinzaine de minutes.
Mais le score était déjà de 5-1 et le but du quintuple Ballon d’or à la 84e minute a été annulé pour une position de hors-jeu. Il lui faudra encore attendre pour marquer dans un match à élimination directe de Coupe du monde.
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent et Ramos, qui n’avait joué en tout et pour tout que 33 minutes en sélection avant ce soir, dont vingt minutes en amical, en a profité pour se révéler au grand jour.
« Je n’ai jamais rêvé d’un événement comme ce soir, jamais pensé être titulaire et marquer trois buts lors de mon premier match, je voulais juste jouer », a-t-il confié ensuite.
L’avant-centre au Benfica Lisbonne a fait bien mieux que ça: à 21 ans, il est entré dans le gotha des auteurs de triplé dans un Mondial, à côté de géants comme Pelé, Gerd Müller ou Just Fontaine. Il est même le plus jeune auteur d’un triplé en match à élimination directe depuis Pelé en 1958.
– « Confiance » –
Santos a salué son « dynamisme », sa capacité à « étudier les occasions » et son « esprit de compétition », tout en renouvelant sa « confiance » à ses trois attaquants de pointe qu’il utilisera « selon l’adversaire et la stratégie ».
Le premier but de Ramos, dès la 17e minute, était une petite merveille de tir surpuissant dans un angle difficile. Le gardien suisse Yann Sommer était bien placé à son premier poteau mais la vitesse de la balle l’a pris de court (1-0).
Et si, dans la bataille du milieu de terrain, la Suisse a un temps fait illusion, elle a cédé une deuxième fois sur coup de pied arrêté à la demi-heure de jeu. Cette fois, c’est le vétéran Pepe qui s’est offert un superbe but de la tête sur corner, à trois mois de son quarantième anniversaire (26 février).
Après la pause, Ramos a doublé sa mise en reprenant un centre au premier poteau (3-0, 51e), avant que l’ancien Lorientais Raphaël Guerreiro ne récidive quasiment sur l’action suivante, au bout d’un contre collectif rondement mené (4-0, 55e).
Après l’anecdotique réduction du score par Manuel Akanji (4-1, 58e), Ramos a parachevé sa soirée de rêve en venant battre Sommer de près après un slalom dans la défense (5-1, 67e). Rafael Leao a cloué le cercueil dans le temps additionnel (6-1, 90e+2).
Par Raphaëlle PELTIER