Attaques contre le pouvoir : AMADOU BA MONTE SUR LE RING

L’ancien candidat à la Présidentielle, Amadou Ba, a fait face à la presse, hier. Une occasion pour le leader du parti «Nouvelle responsabilité», d’apporter des éclairages sur plusieurs sujets d’actualité. Tête de liste de la coalition «Jamm ak Njariñ» pour les élections législatives du 17 novembre, l’ancien Premier ministre a répondu aux critiques à son encontre, mais aussi à exposer sa vision pour l’avenir du Sénégal. Il a également invité les Sénégalais à ne pas se laisser tromper par des discours de «division» ou des «manœuvres de dénigrement». Selon lui, le gouvernement actuel manque de vision et de solutions concrètes face aux défis qui frappent le pays.Par Ousmane SOW – 

Amadou Ba  a fait une démonstration de force, hier, à la Maison du Parti socialiste lors de son face-à-face avec la presse. Revigoré par ses militants mais aussi par les candidats de la liste de sa coalition pour les Législatives du 17 novembre prochain, il se positionne comme un homme de compromis et de changement, prêt à se battre pour l’avenir du Sénégal.

17h 55, dans une salle étouffante, grouillante de caméras et de micros, la tête de liste de la Coalition «Jamm ak njariñ» fait son apparition dans la salle de conférence de la Maison du Parti socialiste. Introduit par le journaliste Mamoudou Ibra Kane, l’ancien Premier ministre s’adresse à son peuple. Comme l’a annoncé le président du Mouvement «Demain c’est maintenant», l’ancien Premier ministre se dit qu’il est de  son devoir et de sa responsabilité de s’adresser directement aux Sénégalais, mais aussi de mettre en lumière les réalités que traverse le pays. D’abord, Amadou Ba a exprimé sa solidarité envers les victimes des intempéries qui frappent durement le pays, notamment les populations vivant le long du fleuve Sénégal. «Dès le 17 septembre dernier, j’avais alerté sur l’urgence d’une action responsable et coordonnée de la part du gouvernement face à ces conditions météorologiques extrêmes. J’avais insisté sur la nécessité de mobiliser toutes les ressources du pays pour répondre efficacement à cette crise. Aujourd’hui, il est impératif que ces actions soient menées avec rigueur pour protéger nos populations et prévenir de nouvelles tragédies», a-t-il déclaré. En effet, l’ancien ministre des Finances a également apporté quelques précisions concernant les accusations de richesse exorbitante et de malversations financières qui circulent à son sujet. Selon lui, les critiques sur sa fortune sont sans fondement et relèvent de la manipulation. «On m’accuse aussi d’être un fonctionnaire milliardaire. Soyons clairs, je ne possède pas la richesse qu’on me prête et je n’en ai nullement besoin. Mon parcours, mon travail acharné et ma compétence m’ont permis de bien gagner ma vie, comme cela aurait été le cas pour tout honnête serviteur de l’Etat qui aurait eu la même trajectoire», a-t-il expliqué, avant de rappeler son ascension au poste de Directeur général des Impôts et domaines bien avant l’arrivée de l’actuel Président à l’Ecole nationale d’administration. «Quand l’actuel président de la République sortait de l’Ecole nationale d’administration, j’étais déjà le Directeur général des Impôts et domaines. Naturellement, mon parcours m’a permis de percevoir des revenus proportionnels aux responsabilités exercées», justifie-t-il.

«Le pouvoir ne s’exerce pas dans la peur ou la contrainte»

Amadou Ba a également défié ses détracteurs, et notamment ceux au pouvoir, de publier leurs propres revenus. «Ceux qui me critiquent sont aujourd’hui au pouvoir. Je les invite à publier les revenus qu’ils ont perçus tout au long de leur carrière. Ils ont accès aux informations concernant mes propres revenus, disponibles à la Solde et à la Direction générale des Impôts et domaines. Qu’ils les publient tous ! Le Peuple sénégalais mérite de connaître la vérité, sans ambiguïté ni manipulation», a-t-il lancé. L’artisan du Plan Sénégal émergent a également adressé quelques piques, sans nommer directement les responsables, à l’équipe gouvernementale dirigée par Diomaye-Sonko. D’après Amadou Ba, le gouvernement actuel manque de vision et de solutions concrètes face aux défis qui frappent le pays. «Il est clair que nous sommes dirigés par un gouvernement qui n’arrive pas à prendre la pleine mesure des enjeux. Depuis son installation, qu’avons-nous vu ? Du surplace, du pilotage à vue, des promesses sans lendemain et surtout l’absence de solutions concrètes pour répondre aux préoccupations urgentes de notre peuple», a-t-il souligné.

A l’en croire, la gestion actuelle est marquée par une volonté de division, d’intimidation et de répression. «Au lieu de s’attaquer aux vrais défis, l’équipe actuelle préfère la menace, l’intimidation et la division. Elle cherche à faire taire les voix discordantes plutôt que de rassembler et de construire un avenir commun. Le Peuple sénégalais mérite mieux que cela. Le pouvoir ne s’exerce pas dans la peur ou la contrainte», a-t-il laissé entendre. En outre, Amadou Ba a défendu son intégrité face aux accusations qui ont émergé récemment, soulignant que les faits sont inexacts et destinés à nuire à sa réputation. «Je dois, néanmoins, rétablir la vérité, avec sincérité et sérénité et rappeler les faits, rien que les faits. Aucun acte ne peut m’être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit. Je n’ai jamais été épinglé dans aucun rapport d’audit. Aujourd’hui, certains m’accusent sans apporter la moindre preuve concrète. Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires. Il m’a été reproché des faits prétendument couverts par un rapport d’audit sur la période 2019-2023. Je tiens à rappeler une évidence, de 2019 à 2023, je n’étais plus ministre des Finances. Alors, que l’on m’explique, comment pourrais-je être tenu pour responsable de faits qui se sont produits à une époque où je n’étais pas aux commandes du ministère des Finances», a-t-il expliqué. Suffisant pour lui de dire que ce qui est attendu du Premier ministre et de son gouvernement, c’est de «répondre aux besoins du Peuple sénégalais et non de se livrer à des jeux de diversion. Je les invite à sortir des querelles et à se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire gouverner pour le bien de notre pays». L’ex-Pm doute de la réalisation du référentiel, qui est à ses yeux une continuité du Pse, après les révélations du Pm Sonko sur la dette publique. A ce propos, il déclare : «Si la situation budgétaire décrite par l’actuel Premier ministre est avérée, il est évident que la mise en œuvre de cette nouvelle vision se réalisera difficilement.»

«Gouverner, ce n’est pas accuser…»

Quant aux élections législatives du 17 novembre, Amadou Ba a réaffirmé son engagement politique, malgré les obstacles passés. «Malgré les accusations grotesques de corruption des juges du Conseil constitutionnel et toutes les tentatives de déstabilisation, j’avais continué à agir avec droiture et fidélité à mes principes. Je n’ai jamais posé un seul acte de déloyauté. Aujourd’hui, les Sénégalais savent qui a trahi qui», a-t-il déclaré, en faisant allusion à la Présidentielle dernière. Il a également évoqué les tensions au sein de la Coalition «Benno bokk yakaar» (Bby), soulignant qu’il avait malgré tout choisi de continuer à œuvrer pour l’avenir du Sénégal, même en dépit des divergences. Toutefois, la construction de la nouvelle coalition «Jamm ak njariñ » pour les Législatives a été pour lui, un processus complexe, même si des accords ont été trouvés et que des discussions soient encore en cours. «Pour bâtir cette inter-coalition, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour parvenir à un accord global couvrant tous les départements. Malheureusement, les exigences divergentes des uns et des autres n’ont pas permis d’aboutir à un consensus total. Mais, nous avons réussi à conclure des accords partiels. Les discussions se poursuivent», a-t-il précisé, tout en estimant qu’il faut une majorité à l’Assemblée nationale pour sortir le Sénégal de l’impasse. «J’invite le gouvernement à assumer ses responsabilités et à faire preuve d’humilité. Le progrès ne viendra pas de simples promesses en l’air, mais de politiques réfléchies. Gouverner, ce n’est pas accuser. Gouverner, c’est décider et agir. Gouverner, ce n’est pas affabuler. Gouverner, c’est donner l’exemple. Je vous le dis sans détour. Il nous faut une majorité  à l’Assemblée nationale pour sortir le Sénégal de l’impasse actuelle», prévient Amadou Ba.

SOURCE LEQUOTIDIEN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *