Ismail Haniyeh, chef politique du Hamas, assassiné à Téhéran (médias)

Dakar, (APS) – Ismail Haniyeh, le chef politique du Hamas, un mouvement de la résistance palestinienne, a été assassiné à Téhéran, la capitale iranienne, ont rapporté mercredi plusieurs médias.

Le dirigeant du Hamas, âgé de 61 ans, a péri à la suite d’une frappe aérienne contre son domicile. Son garde du corps a été également tué dans l’attaque attribuée à Israël.

Ismaël Haniyeh avait assisté mardi à la prestation de serment du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian devant le Parlement de la République islamique.

AKS/OID

Mort d’Ismaïl Haniyeh: des alliés du Hamas s’indignent et menacent de représailles, l’Occident appelle à la retenue

(RFI) Depuis l’annonce de la mort du chef politique Ismaïl Haniyeh mercredi 31 juillet, de nombreuses réactions indignées émanent des soutiens du Hamas, dans le monde musulman, mais aussi de la Chine et de la Russie. Tué mercredi 31 juillet dans une frappe à Téhéran, le Hamas l’a aussitôt attribuée à Israël, bien que l’État hébreu n’ait point communiqué à ce sujet.

Après la frappe aérienne qui a tué son chef Ismaïl Haniyeh, et imputée à Israël, les réactions sont nombreuses du côté des membres de l’Axe de la résistance. Ce groupe-ci fédère plusieurs pays, formations politiques, militaires et groupes terroristes dans leur opposition à Israël. Il comprend notamment l’Iran, la Syrie, la Turquie, le Hamas, le groupe terroriste Jihad islamique, le mouvement chiite libanais Hezbollah et les rebelles Houthis au Yémen.

L’Iran promet un « châtiment sévère »

Le président iranien Massoud Pezeshkian a juré de lui faire « regretter » cet « acte lâche ». « La République islamique d’Iran défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche », a déclaré sur X M. Pezeshkian en rendant hommage à Ismaïl Haniyeh, qualifié de « leader courageux ».

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré d’infliger un « châtiment sévère » à Israël. « Avec cet acte, le régime sioniste criminel et terroriste a préparé le terrain pour un châtiment sévère pour lui-même, et nous considérons qu’il est de notre devoir de venger le sang (de Haniyeh) qui a été versé sur le territoire de la République islamique d’Iran », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Irna.

« La République islamique d’Iran a annoncé trois jours de deuil national à la suite du martyre d’Ismaïl Haniyeh », a déclaré le gouvernement iranien dans un communiqué.

Ismaïl Haniyeh, un interlocuteur privilégié d’Ankara

Membre de l’axe de la résistance, la Turquie a condamné l’assassinat du chef du Hamas, proche du président turc Recep Tayyip Erdogan : « Nous condamnons l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un acte ignoble à Téhéran » écrit le ministère estimant que « cette attaque a également pour but d’étendre la guerre à Gaza à une dimension régionale ».

Recep Tayyip Erdogan déplore l’« assassinat perfide » de son « frère » Ismaïl Haniyeh. « Que Dieu ait pitié de mon frère Ismaïl Haniyeh, tombé en martyr à la suite de cette odieuse attaque », a-t-il écrit sur le réseau social X, dénonçant  «la barbarie sioniste ».

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Ismaïl Haniyeh était un interlocuteur privilégié d’Ankara, rappelle notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer. Il apportait son soutien politique sans faille au mouvement islamiste palestinien dans la guerre à Gaza. Le président Erdogan avait encore reçu Ismaïl Haniyeh, il y a trois mois. Son ministre des Affaires étrangères l’avait eu au téléphone il y a deux semaines.

Bien qu’exclue des efforts de médiation, la Turquie revendique une certaine influence sur le Hamas, qui dispose de longue date de bureaux dans le pays. Ce lundi encore, Tayyip Erdogan a prétendu que le Hamas avait accepté une proposition de cessez-le-feu sur les conseils de la Turquie, mais qu’Israël l’avait fait échouer. Interlocuteur privilégié, Ismaïl Haniyeh l’était notamment ces derniers mois dans les efforts de la diplomatie turque pour négocier un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

L’assassinat d’Ismaïl Haniyeh ravive donc la crainte principale de la Turquie depuis le début de la guerre : celle d’un embrasement du conflit à l’ensemble de la région.

D’autres responsables de l’Axe de résistance se sont également exprimés. « C’est un crime terroriste odieux et une violation flagrante des lois », a écrit sur X Mohammed Ali al-Houthi, un haut responsable des Houthis. Tandis que le Hezbollah libanais a assuré qu’il allait « renforcer la détermination » de la formation et de ses alliés à faire face à Israël.

Un crime qui « pourrait faire plonger la région dans le chaos »

Le Qatar a condamné l’« assassinat » du chef du Hamas y voyant un « crime odieux » et met en garde contre une « escalade dangereuse » dans la région. Le Qatar a estimé que cet assassinat constituait « une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le Qatar accueille la direction politique du Hamas, dont faisait partie M. Haniyeh, et sert de médiateur dans les pourparlers pour une trêve dans la bande de Gaza. Il a estimé que cet assassinat « pourrait faire plonger la région dans le chaos et compromettre les chances de paix », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

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Même son de cloche du côté de la Syrie qui a affirmé que la mort du chef du Hamas pourrait « embraser toute la région ». « La Syrie dénonce cette agression sioniste flagrante et cette grave atteinte à la souveraineté de la République islamique iranienne », a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le porte-parole du gouvernement afghan déplore « une grande perte ». « Il laisse les leçons de la résistance, du sacrifice, de la patience, de la tolérance …) et du sacrifice à ceux qui le suivent », a ajouté Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans.

L’Occident dénonce la « logique de représailles » dans la région et l’impératif d’un cessez-le-feu à Gaza

« La logique des représailles » au Moyen-Orient « n’est pas la bonne voie », a estimé le mercredi gouvernement allemand, traditionnel soutien d’Israël, après l’assassinat du chef du Hamas à Téhéran et une action militaire visant un commandant du Hezbollah au Liban. « Il est essentiel d’éviter une escalade supplémentaire et une contagion régionale du conflit (…), il s’agit avant tout de garder la tête froide et de réagir avec sang-froid », a indiqué à la presse le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères Sebastian Fischer.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est refusé mercredi à commenter directement la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran, mais a souligné l’« impératif » de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. « Bien sûr, j’ai vu les informations et tout ce que je peux vous dire pour l’instant, c’est que rien ne remet en question l’importance de parvenir à un cessez-le-feu », a-t-il affirmé, interrogé lors d’un forum de discussion à Singapour, assurant que les États-Unis n’avaient été « ni mis au courant », « ni impliqués » dans l’attaque à Téhéran.

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