“Personne n’est à l’abri”
Les autorités sanitaires de l’État indien du Kerala, dans le sud-ouest du pays, tirent la sonnette d’alarme après le décès d’un adolescent de 14 ans, victime du virus Nipah. Toutes les personnes ayant été en contact avec le garçon, originaire de la ville de Pandikkad, ont été placées en isolement et soumises à des tests. Selon le ministre régional de la Santé, une soixantaine de contacts présentent un risque élevé de développer la maladie. Voici ce que l’on sait sur la situation épidémique en Inde et sur ce virus qui inquiète particulièrement les autorités sanitaires locales.
“Le garçon infecté est décédé dimanche à la suite d’un arrêt cardiaque.” Les autorités de l’État du Kerala, dans le sud-ouest de l’Inde, sont en alerte après le décès d’un adolescent de 14 ans, victime du virus Nipah. Des mesures préventives ont été mises en place à l’égard d’une soixantaine de personnes placées dans la catégorie “à haut risque de contamination”, a déclaré dimanche Veena George, ministre de la Santé de l’État. Les 35 millions d’habitants de la région sont invités à porter un masque buccal dans les lieux publics et il leur est conseillé de ne pas rendre visite à des personnes hospitalisées.
Le virus Nipah se transmet de l’animal à l’homme. Les chauves-souris frugivores et les porcs peuvent être porteurs du virus. Une infection provoque de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires, suivis éventuellement de vertiges, d’une diminution de l’état de conscience, d’une pneumonie, de lésions cérébrales et de graves problèmes respiratoires. Le risque de décès est très élevé, alors qu’il n’existe ni vaccin ni médicament pour lutter contre l’infection.
Un risque quasiment inexistant en Belgique
Les gens ont très peu de risques de s’infecter les uns les autres. “Cela ne peut se produire qu’en cas de contact très étroit”, assurait Marc Van Ranst dans les colonnes de HLN en octobre dernier. “Si vous vous occupez d’une personne qui a contracté le virus, ce dernier se transmet beaucoup plus lentement que le coronavirus, par exemple.” En septembre 2023, le ministère indien de la Santé avait confirmé la contamination de six personnes par le Nipah, dont deux sont malheureusement décédées. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il s’agissait de la sixième “flambée épidémique d’infection à virus Nipah” connue par l’Inde depuis 2001.
D’après une enquête menée par Reuters, la région du Kerala, où l’urbanisation et la déforestation ne cessent de gagner du terrain, possède “des conditions idéales pour l’émergence d’un virus comme Nipah”. Le risque de contracter ce virus en Belgique reste cependant très faible. “C’est impossible”, affirmait même le virologue Van Ranst à HLN. “Il faut savoir que le virus a été découvert il y a une vingtaine d’années. Depuis, les cas n’ont été identifiés que dans des pays comme l’Inde, la Malaisie, Singapour et le Bangladesh. Cela ne s’est jamais produit dans notre région. D’autant plus que la chauve-souris frugivore, principal vecteur du virus, ne vit pas chez nous. »
Les experts sur le qui-vive
De son côté, Pragya Yadav, principal responsable de la recherche sur le virus Nipah au sein de l’Institut national indien de virologie, se montre très prudent. Selon l’expert, le risque zéro n’existe pas avec le virus Nipah. “Personne n’est à l’abri… Cela prendrait peu de temps pour qu’une crise mondiale se déclenche à cause des voyages et des échanges commerciaux dans le monde”, explique-t-il, cité par Slate. Cette pathologie fait l’objet d’une surveillance accrue dans le monde entier. “Lorsqu’il s’agit de virus imprévisibles, je pense directement au virus Nipah, qui occupe une place importante dans mon esprit”, affirme Marion Koopmans, virologue, dans les colonnes du Volkskrant. Tout comme le Covid-19, Ebola ou encore Zika, ce virus est considéré par l’OMS comme une maladie méritant une recherche prioritaire en raison de ses caractéristiques pandémiques.
SOURCE 7SUR7