Etude sur la transition dans la pauvreté au Sénégal : les ménages qui s’activent dans l’agriculture ont les taux les plus élevés
En vue de mieux apprécier la transition de la pauvreté au Sénégal, le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS/PSE) a conduit une étude sur la transition dans la pauvreté et les inégalités de revenus entre 2011 et 2019 au Sénégal. A cet effet, un atelier de restitution nationale a été organisé hier, mercredi 23 novembre. Cette étude a révélé que les ménages des branches d’activités du commerce et de l’agriculture ont les taux de transition dans la pauvreté les plus élevés.
Les ménages des branches d’activités du commerce et de l’agriculture ont les taux de transition dans la pauvreté les plus élevés. C’est ce qu’a révélé l’étude sur la transition dans la pauvreté et les inégalités de revenus entre 2011 et 2019 au Sénégal. Cette étude, conduite par le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS/PSE), a été rendue publique hier, mercredi 23 novembre. Toutefois l’analyse a montré que les efforts de sortie de la pauvreté sont notés dans des secteurs prioritaires tels que les services (tourisme, éducation, santé).
Les résultats ressortis de cette étude relèvent que plus de 64,9% de la différence du budget de consommation entre pauvres et non pauvres est expliquée par les disparités en termes d’éducation, de santé et de milieu de résidence, etc. Ainsi, 35,1% de cette même différence est due à une discrimination pure. L’enquête observe également que les différences de consommation entre les riches et les pauvres sont expliquées en grande partie par les dimensions «Economie» et «Genre». Ces deux dimensions contribuent à plus des deux tiers (74%) de l’écart.
5,53% DE LA POPULATION SORTENT DE LA PAUVRETE
Les résultats issus des panels synthétiques ont montré qu’entre 2011 et 2018, la proportion de la population sortant dans la pauvreté (5,53%) est supérieure à celle basculant dans la pauvreté (0,19%). En d’autres termes, 5,53% de la population sortent de la pauvreté, tandis que 0,19% tombe dans la pauvreté. Cependant, la proportion de ménages frappés par la trappe à pauvreté est toujours inquiétante : environ 37%. La part de la population basculant dans la pauvreté est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain.
Une analyse de la matrice de transition en fonction de la population révèle que celle sortant de la pauvreté est plus importante en milieu urbain (3,89%) qu’en milieu rural (2,52%). En outre, les résultats ont montré que la proportion de ménages basculant dans la pauvreté est 2 fois plus élevée dans les ménages dirigés par une femme que dans les ménages dirigés par un homme. L’étude a indiqué que le Sénégal a le niveau de pauvreté le plus bas dans la zone UEMOA.
Des recommandations ont été formulées à l’issue de cette enquête, pour réduire la pauvreté au Sénégal. D’abord, il faut avoir une politique de ciblage des transferts de fonds en faveurs des pauvres, en adoptant une approche sortie de pauvreté. Ensuite, l’enquête recommande de renforcer la résilience des ménages, en ciblant surtout ceux du milieu rural et dirigés par des femmes. Enfin, il est conseillé de prendre en compte, dans la stratégie de sortie, les disparités entre les régions.
NDEYE AMINATA CISSE
SUDONLINE