Après la suspension de la concession : 4 prétendants dans les eaux de DakarNave

Après la suspension de l’attribution du contrat de concession du chantier naval de Dakar (DakarNave), quatre candidats préparent leurs dossiers pour entrer en lice. Il s’agit du groupe turc Ozata, de la société portugaise Lisnave, de Piriou, groupe français, et du conglomérat néerlandais Damen.

Par Dialigué FAYE – Dans sa décision du 12 avril 2024, l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) a cassé l’attribution de la concession DakarNave pour 25 ans, au groupement Da­karnaval/Ozata/Shipyard, suite au recours du groupe Damen/Atmar/Maritalia. Ainsi Bassirou Diomaye Faye a-t-il demandé au ministre des Pêches et des infrastructures maritimes et portuaires de faire le point sur ce dossier, avant la fin de la concession prévue en juin 2024.
En attendant, quatre sociétés préparent inlassablement leurs dossiers, pour conquérir cette concession des chantiers navals de Dakar. Il s’agit de la société turque Ozata, à qui le régime de Macky Sall, via son ministre de la Pêche et de l’économie maritime, avait attribué la concession avant son départ. Au-delà de la réparation navale, ladite société intervient dans la construction de navires de pêche, de passagers, de tankers et de navires rapides. Employant environ 250 personnes, elle dispose de deux chantiers navals, avec deux docks, basés en Turquie. En 39 ans d’existence, le groupe a construit 72 navires et en a réparé 403, soit en moyenne 10 navires par an. Son chiffre d’affaires annuel est estimé à environ 25 milliards de francs Cfa.

Le groupe portugais Lisnave qui, depuis 25 ans, gère le chantier naval du Sénégal, n’entend pas laisser le champ libre aux autres. Son champ d’action se limite à la réparation et à la maintenance, à travers deux chantiers navals basés au Portugal. Il comptabilise environ 80 réparations par an et un chiffre d’affaires annuel de 110 milliards de francs Cfa.

L’autre groupe en lice, c’est Piriou. Cette société française, qui a été créée en 1965, a comme domaine d’expertise la réparation, la maintenance et la construction de tous types de navires. Elle compte environ 1400 employés à travers ses 5 chantiers navals établis en France, en Roumanie, au Vietnam, au Nigeria. En 55 ans d’existence, Piriou a construit 600 navires, en moyenne 11 bateaux par an, et 100 réparations par an. Son chiffre d’affaires est estimé à environ 190 milliards de francs Cfa par an.

Le quatrième prétendant, c’est le conglomérat néerlandais de défense, de construction navale et d’ingénierie basé à Gorinchem, en Hollande méridionale. Le Groupe Damen, en 97 ans, a construit 10 mille navires, soit 100 navires par an en moyenne, et plus de 1500 réparations par an.

Son expertise tourne autour de la réparation, la maintenance de terminaux portuaires, de dragage, offshore, de défense nationale et navires militaires, de transport, de pêche, de plaisance, de servitude portuaire, de reconversion. Il compte environ 12 500 employés, 35 chantiers navals dans 26 pays à travers le monde. Le groupe néerlandais intervient en Afrique du Sud, au Kenya, et collabore avec des partenaires en Djibouti et au Nigeria. Son chiffre d’affaires est évalué à environ 1635 milliards de francs Cfa par an.

Bref, ce tableau comparatif offre un aperçu des éventuels soumissionnaires à l’appel d’offres du contrat de concession du chantier de réparation navale du Sénégal.

Pour rappel, les travailleurs de DakarNave ont, ces derniers jours, invité les nouvelles autorités à «préparer un appel d’offres concurrentiel sur la base d’un cahier des charges ambitieux et structurant ; s’assurer des capacités réelles et dûment prouvées du soumissionnaire pour faire face aux défis notamment liés à l’exploitation du pétrole et du gaz ; exiger l’engagement ferme du con­tractant à relever le plateau technique du chantier au meilleur standard international».


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