Ballet diplomatique en Arabie saoudite pour des discussions sur Gaza
De hauts diplomates arabes et européens sont attendus dans la capitale saoudienne ce week-end pour un sommet économique et des discussions sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, ont indiqué des sources diplomatiques. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken sera également sur place à partir de dimanche.
Le Forum économique mondial s’ouvre dimanche à Riyad, en présence notamment des ministres des Affaires étrangères saoudien, jordanien, égyptien et turc, selon le programme de la réunion.
Lundi, une séance consacrée à Gaza réunira le nouveau Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa, le chef du gouvernement égyptien Mostafa Madbouly et Sigrid Kaag, coordinatrice de l’aide des Nations unies pour Gaza.
Après sa visite au Liban, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné fait partie des responsables européens qui se rendront dans la capitale saoudienne lors du sommet pour des discussions sur la guerre, qui a éclaté avec l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël.
« Des discussions avec leurs homologues européens, américains et régionaux sur Gaza et la situation régionale sont prévues à Riyad », a indiqué vendredi une source diplomatique.
Parvenir à un cessez-le-feu durable
Les objectifs du chef de la diplomatie française sont notamment d’œuvrer à la libération des otages capturés lors de l’attaque du Hamas et à parvenir à un cessez-le-feu durable, a indiqué son porte-parole Christophe Lemoine.
Le ministre français se rendra ensuite en Israël et dans les territoires palestiniens et prévoit de « réitérer aux Israéliens notre ferme opposition à une offensive sur Rafah », a dit Christophe Lemoine, faisant référence à la ville du sud de Gaza, où des centaines de milliers de Palestiniens ont cherché refuge, et qui est menacée par une offensive israélienne dans son but d’anéantir le dernier bastion du Hamas.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock doit-elle arriver lundi pour rencontrer notamment Mme Kaag et cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, son homologue émirati, selon le porte-parole du ministère Sebastian Fischer.
« La visite aura pour but de travailler sur les nombreux points sensibles de la crise au Moyen-Orient, sur la désescalade et sur la réalisation de progrès vers un avenir pacifique », a ajouté Sebastian Fischer à la presse vendredi.
« Comme vous le savez tous, les États du Golfe ont également un rôle important à jouer ici », a-t-il souligné. Le Qatar, voisin de l’Arabie saoudite, abrite un bureau politique du Hamas et a servi de médiateur dans des pourparlers qui n’ont jusqu’à présent pas réussi à garantir un cessez-le-feu durable et la libération de nombreux otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre.
De son côté, l’Arabie saoudite a suspendu des discussions sur une normalisation avec Israël après le déclenchement de la guerre, le 7 octobre 2023.
Antony Blinken également sur Place
Le chef de la diplomatie américaine sera également sur place lundi et mardi notamment pour « discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages », a indiqué samedi le département d’État.
Antony Blinken, qui partira dimanche, « mettra aussi l’accent sur l’importance de prévenir une extension » régionale de la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza depuis les attaques sanglantes du Hamas sur son sol le 7 octobre, selon un communiqué du porte-parole du département d’État Matthew Miller.
Il compte également « discuter des moyens de parvenir à une paix durable dans la région, y compris par le biais d’un chemin vers un État palestinien indépendant accompagné de garanties de sécurité pour Israël ».
Le secrétaire d’Etat américain participera en outre à une rencontre de ministres du Conseil de coopération du Golfe, organisation qui regroupe six pays de la péninsule arabique, dont le Qatar, qui joue un rôle de médiateur entre Israël et le Hamas.
Il sera aussi au Forum économique mondial (WEF) qui se tient à Riyad dimanche et lundi et est consacré à l’adaptation au dérèglement climatique et la transition énergétique.Mobilisation de la Turquie qui craint une extension du conflit
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Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, se rendra aussi en Arabie saoudite dimanche et lundi. Le risque d’une offensive israélienne sur Rafah et d’une extension régionale du conflit à Gaza poussent la Turquie à jouer un rôle diplomatique plus important – ou du moins à tenter de le faire, explique notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer.
Son ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui maîtrise parfaitement le dossier pour avoir été pendant plus de treize ans à la tête des services de renseignement, est au centre de ces efforts.
Il s’était déjà rendu la semaine dernière au Qatar, médiateur entre Israël et le Hamas, et avait reçu son homologue égyptien, autre acteur clé des négociations.
La Turquie joue de ses relations étroites et anciennes avec le Hamas – que Hakan Fidan avait d’ailleurs contribué à forger – pour faciliter les négociations.
Son soutien sans réserve au groupe palestinien l’empêche de prétendre à un rôle de médiateur. Mais le président Erdogan a confirmé en début de semaine que son pays était impliqué dans les discussions sur les otages israéliens à Gaza et leur échange contre des prisonniers palestiniens. Le Hamas aurait suggéré que la Turquie soit garante d’un accord sur ce point.
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