#Ziguinchor – Prise en charge de la migration : La Société civile invitée à intégrer les questions de sécurité et de paix
Le Comité d’appui et de soutien au développement économique et social (Casades), en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer, a tenu hier un atelier sur le thème : «Enjeux de la migration, paix et sécurité : Quels rôles pour les organisations de la Société civile et les collectivités territoriales ?»
L’objectif de cette rencontre de deux jours est de préparer la Société civile à intégrer les questions de paix et de sécurité dans la migration qui prend de plus en plus d’ampleur dans la sous-région et en Afrique. «Il y a beaucoup de mouvements en Libye, et il y a aussi un lien avec les questions d’extrémisme, de banditisme transfrontalier qu’il faut prendre en compte dans la migration», a déclaré Wassa Diawara. Le Directeur exécutif du Casades affirme qu’il est aussi nécessaire d’intégrer l’aspect sous-régional. Il s’agissait donc de définir le rôle de la Société civile dans la cadre de la thématique, mais aussi comment cette Société civile comprend le rôle des Forces de défense dans la sécurité.
Du côté de l’Administration territoriale, il s’agissait de définir le rôle des collectivités territoriales et des autres acteurs. «Si tout cela est compris, chacun pourra jouer pleinement son rôle. Mais si on n’a pas une meilleure compréhension du rôle de l’autre, même si on comprend son rôle, il y aura des difficultés pour avoir une synergie d’actions, parce qu’une seule organisation ne peut pas prendre en charge cette problématique», a dit Wassa Diawara.
Il est par ailleurs nécessaire d’intégrer les textes de la Cedeao, sans quoi il sera difficile de prendre en charge la question. «La coordination doit se faire en ayant un regard clair sur les politiques migratoires au niveau de la Cedeao», dit M. Diawara.
«Il est très important de revoir les enjeux, les actions des différents acteurs, voir la synergie et comment gérer ensemble cette problématique», dit Fatoumata Sy Gaye. La chargée de programme à la Fondation Konrad Adenauer estime qu’il faut revoir tous les paradigmes. Pour cause, explique-t-elle : «Toutes les démarches qui ont été mises en place, que ce soit pour la sécurité, pour les droits humains et même pour l’emploi des jeunes, n’ont pas amené une solution stricte.» Elle poursuit : «Les jeunes sont toujours dans une grande détresse. Il faut encore se réinventer et trouver des solutions efficaces. Avant de se mouvoir, il faut se sentir en sécurité. Les pays frontaliers doivent se mettre à jour sur les textes, les démarches mis en place par la Cedeao pour avoir des solutions efficaces concernant cette problématique de la migration paix et sécurité.»
Les migrants de retour nourrissent beaucoup d’espoir par rapport au nouveau régime gouvernemental. «Nous attendons beaucoup de choses du nouveau gouvernement. On a besoin d’accompagnement pour rester et travailler chez nous. Le département de Vélingara compte plus de 3 mille migrants de retour. On ne voit pas de choses qui nous encouragent à rester ici, même si nous voulons rester. Nous avons huit hectares, nous voulons les cultiver, mais nous n’avons pas les moyens, comme le matériel agricole», confie Démo Sow, président des Migrants de retour dans le département de Vélingara.
Par Khady SONKO – [email protected]