Irak: nombreuses interrogations après une «explosion» meurtrière sur une base militaire

Dans le centre de l’Irak, une importante explosion a détruit dans la nuit du 19 au 20 avril une partie d’une base militaire abritant des forces irakiennes proche de l’Iran. Dans le contexte de tensions qui agitent la région, on s’interroge sur l’origine de l’incident qui a fait un mort et huit blessés.

Ce samedi matin, il reste un cratère de 5m de profondeur et de 10m de large, rapporte notre correspondante à Erbil, en Irak, Marie-Charlotte Roupie. Et pour l’heure aucune explication. Kalsu est une base militaire dans la province de Babylone, au sud de Bagdad. S’y trouve un quartier général militaire et les Forces de mobilisation populaires, Hachd al-Chaabi, anciennes factions paramilitaires proches de l’Iran, aujourd’hui parties intégrantes de l’armée.

La base a-t-elle été ciblée par un drone, des missiles ?

Tirés par qui ? Rapidement après l’explosion, des liens sont faits entre celle-ci et les tensions entre l’Iran et Israël. Et l’armée américaine a déjà pris cette zone pour cible il y a quelques mois, en représailles aux attaques de ses bases par des factions armées irakiennes. Mais cette fois, les États-Unis nient tout lien avec une quelconque attaque.

Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a de son côté assuré « ne pas commenter les informations parues dans les médias étrangers ».S’exprimant sous le couvert de l’anonymat à l’AFP, un responsable au ministère de l’Intérieur irakien assurait que la frappe avait ciblé la Direction des véhicules blindés du Hachd al-Chaabi.

Le Hachd al-Chaabi rassemble plusieurs factions armées pro-Iran qui ont par ailleurs mené, pour certaines, des dizaines d’attaques en Irak et en Syrie contre les soldats américains déployés dans le cadre d’une coalition internationale antijihadistes.

« Nous riposterons à quiconque se trouve derrière cette agression », a mis en garde Abou Alaa al-Walaï, secrétaire-général des Brigades Sayyed al-Chouhada, une des factions qui fait partie du Hachd. « Ceux qui sont impliqués dans ce crime odieux en paieront le prix », a-t-il martelé dans un communiqué publié sur son compte X.

Un contexte régional explosif

Dans un communiqué, les forces de sécurité irakiennes affirment ce samedi qu’aucune activité aérienne n’a été enregistrée au-dessus de la base au moment de l’explosion. S’agirait-il alors d’un accident ? Une enquête a été ouverte pour tenter de répondre à toutes ces questions.

Cet incident sécuritaire en Irak intervient à un moment où les efforts diplomatiques se poursuivent pour éviter un embrasement du Moyen-Orient, sur fond de guerre à Gaza et de tensions ravivées entre Israël et l’Iran. Vendredi avant l’aube, des frappes de drones avaient ainsi visé les environs d’une base militaire dans la région d’Ispahan dans le centre de l’Iran.

L’attaque a été imputée à Israël qui, toutefois, ne l’a pas revendiquée. La diplomatie irakienne a exprimé vendredi soir sa « forte inquiétude » concernant l’attaque à Ispahan et « mis en garde contre les risques de l’escalade militaire qui menace la sécurité et la stabilité dans la région ». « Cette escalade ne doit pas détourner l’attention de ce qui se passe dans la bande de Gaza, les destructions et les pertes de vie innocentes », a-t-elle fait valoir.

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