Mer de Chine méridionale: Pékin réplique à l’avertissement de Washington

L’avertissement est destiné à Pékin : Joe Biden promet de défendre les Philippines en cas d’attaque en mer de Chine méridionale. Le président américain s’est exprimé en marge d’un sommet trilatéral inédit avec le Japon, mais surtout les Philippines. Ces derniers mois, les tensions entre Pékin et Manille ont atteint des niveaux inégalés depuis des années en raison d’une série d’incidents près de récifs disputés. Deux collisions entre des navires chinois et Philippins ont été enregistrés. La Chine n’a pas tardé à réagir aux propos du président américain. 

Avec Stéphane Lagarde RFI correspondant à Pékin, 

Les ronds dans l’eau de l’Armée populaire de libération sont de retour sur les écrans de la télévision centrale de Chine et sur les réseaux sociaux via les comptes des médias d’État.  

Des manœuvres navales chinoises ont eu lieu ces derniers jours en mer de Chine méridionale, face aux exercices communs États-Unis, Japon et Philippines dans la zone. Et puis, ce vendredi matin 12 avril, le navire 2502 des garde-côtes chinois est venu patrouiller dans les eaux disputées de l’île Diaoyu/Senkaku en mer de Chine orientale. Manœuvre qualifiée de « légitime » pour « défendre les droits et intérêts de la Chine », selon les autorités citées par l’agence Xinhua.

Pour l’ambassade de Chine à Tokyo, le renforcement de l’alliance entre les États-Unis et l’archipel constitue une « menace pour la paix et la stabilité régionale ».  

Un renforcement de l’alliance qui donnerait des ailes à Manille

Ce message est repris en chœur par l’armée des internautes nationalistes qui se sont réveillés avec le communiqué tripartite États-Unis, Japon, Philippines de cette nuit. Là, les termes sont encore plus virulents et beaucoup moins diplomatiques : « J’ai l’impression que Biden promène ses chiens », lit-on sur le réseau Weibo -allusion au Premier ministre japonais Fumio Kishida et au président philippin Ferdinand Marcos réunis à Washington. Ou encore : « Nous devons tester la fidélité des alliés des États-Unis en attaquant les Philippines et le Japon les premiers ».

Ce renforcement de l’alliance entre les États-Unis, le Japon et les Philippines risque de donner des ailes à Manille, laissent entendre les médias d’État chinois. « Ce qui pourrait rouvrir la boîte de Pandore d’un nouveau cycle d’occupation des îles par certains pays en mer de Chine méridionale et aurait un impact négatif sur la paix et la stabilité régionales », affirme Lei Xiaolu, professeur de droit à l’Institut chinois des études sur les frontières et les océans de l’Université de Wuhan, cité par le Huanqiu Shibao.  

«La Chine s’oppose fermement à tout comportement qui provoque et planifie des conflits et porte atteinte à la sécurité et aux intérêts stratégiques d’autres pays », a aussi affirmé ce vendredi, lors d’un point presse régulier, Mao Ning, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

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