Traitement princier, avantages indécents : l’honorariat adoube le Conseil économique CESE
Le Sénégal figure sur la liste peu enviable des pays pauvres très endettés (PPTE) selon les statistiques de la Banque mondiale (BM). Pour autant, il ne se gêne guère quand il s’agit d’octroyer un traitement dispendieux aux anciens présidents de ses institutions. Retour sur le décret N°2020-964 «instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE) !
Le jeudi 14 mai 2020, une vive polémique s’était emparée du Sénégal. Là également, c’était une affaire d’argent qui était au cœur de l’Etat. Il s’agissait de la signature, par le Président de la République, d’un décret «instituant un honorariat pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE)».
La toile avait largué les amarres, à l’époque, pour répandre toutes voiles dehors, une information qui allait devenir virale. Les communicants du Palais qui avaient tenté de démentir le faux-vrai décret, ne s’en sortiront pas indemnes. En témoigne l’énumération des avantages liés à ce que l’usage consacre comme la jouissance d’une «qualité ou d’une dignité par une personne qui conserve son titre après avoir cessé d’exercer la fonction» : indemnité de représentation (4 millions et demi net par mois), un véhicule de fonction avec macaron (laisser-passer permanent), un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres et un agent de sécurité rapproché, égards protocolaires, en cas de participation à des cérémonies officielles.
A noter que l’honorariat est courant chez les militaires, avocats, et dans les universités (honoris causa), sans toutefois entraîner des avantages et des privilèges autres que protocolaires, et … honorifiques.
Extrait de Sud Quotidien du 29/04/2021