La Commission appelle à intégrer la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie à l’espace Schengen

La Commission européenne a appelé mercredi le Conseil (États membres) à prendre sans attendre les décisions nécessaires pour permettre à la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie d’intégrer l’espace Schengen, qui permet à ses citoyens de se déplacer sans passeport ni visa et, en principe, sans contrôle aux frontières.

Libre circulation dans l’espace Schengen

Pour la Commission, cela a assez duré, car le constat est clair: les trois Etats membres de l’UE sont « prêts à pleinement participer à l’espace Schengen », remplissant « toutes les conditions » pour profiter pleinement de ses avantages (dont, principalement, l’abandon des contrôles aux frontières internes). Une première évaluation positive des conditions techniques avait été donnée en 2011 en ce qui concerne la Roumanie et la Bulgarie, qui faisaient de leur accession à Schengen une priorité. Ont suivi un premier blocage au Conseil, puis des reports de vote, ce qui a abouti à 11 années d’attente. La République tchèque, qui préside le Conseil de l’UE en cette seconde moitié de 2022, a remis le sujet à l’agenda, avec un vote prévu le 8 décembre en Conseil Justice et Affaires intérieures.

Ils “rencontrent toutes les conditions”

Une communication a été adoptée par le collège des commissaires mardi matin pour, selon les dires de la commissaire Ylva Johansson, convaincre les Etats qu’il est grand temps de donner le feu vert. Rappelant au passage qu' »un tiers de la population UE vit dans une région frontalière », et que Schengen « permet d’élever le niveau de vie des citoyens », la Suédoise a martelé qu’aux yeux de la Commission les trois Etats « ont prouvé avec force qu’ils rencontrent toutes les conditions » pour intégrer Schengen, dont la capacité de gérer efficacement une frontière extérieure.

Les délicates frontières bulgares

Roumanie et Bulgarie, en cas d’intégration à Schengen, formeraient une frontière extérieure de la zone, avec d’une part la Turquie, d’autre part l’Ukraine et la Moldavie. Les trois pays « ont les outils, structures et procédures adéquats pour gérer une frontière extérieure » et les « potentielles menaces sécuritaires » qui vont avec, estime la Commission. Pour apaiser les dernières interrogations, Roumanie et Bulgarie ont invité le mois dernier sur le terrain un groupe d’experts des Etats membres, de la Commission et de différentes agences européennes. « Le rapport de la mission était très positif et réaffirme leur état de préparation à rejoindre Schengen », indique Ylva Johansson. Les deux pays ont d’ailleurs « renforcé » ces dernières années leur application des règles Schengen, conclut la Commission.

Lever les craintes des plus sceptiques

La commissaire suédoise dit avoir été en contact avec le gouvernement suédois ainsi que l’opposition, espérant que l’avis de la Commission lève toutes les craintes. « Je pense que tous les faits sont sur la table », indique-t-elle. Malgré cet avis, une nouvelle mission (« fact finding mission ») sur place est en cours avec, entre autres, des experts des Pays-Bas, pour tenter de « répondre à d’autres questions des Etats membres ».

Actuellement, l’espace Schengen compte 26 Etats: 22 Etats UE (tous à l’exception de l’Irlande, Chypre, la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie) ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

SOURCE 7SUR7

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