Coupe du monde 2022 : la Tunisie, grosse cote en quête d’exploit

Pour sa sixième participation à la Coupe du monde, la Tunisie aura pour objectif de sortir pour la première fois de son histoire des phases de poule. Tombés dans un groupe relevé, avec pour adversaires le Danemark, la France et l’Australie, les Aigles de Carthage sont bien conscients de la difficulté de la tâche qui les attend.

Que vaut l’équipe ?

La Tunisie s’apprête à disputer au Qatar sa sixième phase finale de Coupe du monde. 30èmes au classement mondial FIFA, les Aigles de Carthage espèrent écrire dans l’émirat la plus belle page de leur histoire en franchissant enfin le premier tour. Versés dans un groupe D assez relevé, avec l’Australie mais aussi et surtout le Danemark, demi-finaliste du dernier Euro, et la France, tenante du titre, les coéquipiers de l’expérimenté et talentueux Youssef Msakni chercheront à mettre fin à une funeste série : celle de l’équipe à avoir disputé le plus grand nombre de matchs contre des adversaires européens en Coupe du monde sans s’imposer une seule fois (3 nuls, 7 défaites).

Régulièrement placée au plus haut niveau africain mais rarement gagnante, la Tunisie devra hausser son niveau pour franchir ce palier. Elle s’appuiera sur sa défense robuste (22 matchs sur 47 sans encaisser de but depuis 2019) et un savant mélange de joueurs locaux, d’expatriés au Moyen-Orient et de binationaux basés sur le Vieux Continent.

Depuis leur qualification, les Tunisiens ont alterné le rassurant, avec de probantes victoires contre le Chili (2-0) et le Japon (3-0) au mois de juin, et l’inquiétant, comme cette déculottée face au Brésil (5-1), fin septembre en match amical. Très attendue, la liste des 26 suscite bien des interrogations au pays. Pourquoi Jalel Kadri a-t-il retenu quatre gardiens de but ? Et pourquoi s’être passé de Saîf-Eddine Khaoui, auteur d’un début de saison accompli avec Clermont en Ligue 1 française ? La convocation de cinq défenseurs centraux a aussi fait débat. Jugé frileux par certains, ce choix laisse supposer que le sélectionneur pourrait troquer son habituelle défense à quatre pour un schéma à trois axiaux, bien protégé par le duo Skhiri-Laidouni dans l’entrejeu défensif.

La patte du coach : Jalel Kadri

De l’ombre à la lumière, Jalel Kadri a quitté au lendemain de la dernière CAN le confortable costume d’adjoint pour celui, moins reposant, de sélectionneur. Chargé sous le mandat de son prédécesseur, Mondher Kebaier, de la mise en place tactique et de la supervision des adversaires, le nouveau boss a fait parler sa connaissance du football continental pour piéger le Mali en contre-attaque lors des barrages qualificatifs. Incarnation de l’expertise locale, on lui prête l’intention de faire évoluer l’organisation défensive des Aigles de Carthage, la lourde défaite subie en septembre contre le Brésil (5-1) ayant pu servir de piqûre de rappel.

« Il faut travailler sur le plan mental, nous savons que nous avons des jeunes joueurs, parfois il faut savoir retenir les leçons, se calmer et savoir gérer les moments difficiles », avait déclaré dans la foulée de ce carton celui qui est entouré d’adjoints passés par la Ligue 1, en l’occurrence Selim Benachour et Ali Boumnijel, chargé des gardiens. Tous deux vainqueurs de la CAN 2004, les deux hommes tenteront de transmettre leur culture de la gagne.

La star et la pépite : Wahbi Khazri et Hannibal Mejbri

Wahbi Khazri va disputer avec la Tunisie la deuxième Coupe du monde de sa carrière. Fort d’une décennie d’ancienneté en sélection, le sociétaire de Montpellier compte 71 sélections pour 24 buts marqués, dont 6 en phase finale de grande compétition. Jeu court, jeu long, distribution, finition et balles arrêtées : le joueur de 31 ans présente une palette des plus complètes aux avant-postes.

Même s’il a déjà affiché une meilleure forme qu’en cette première partie de saison, l’ancien Stéphanois reste bon an mal an l’un des joueurs les plus décisifs de son équipe. Une preuve ? Wahbi Khazri a été impliqué dans chacun des quatre derniers buts de la Tunisie en Coupe du monde (2 buts, 2 passes décisives). Avec sa lourde frappe de balle, il ne compte pas en rester là et « rêve » de marquer au Qatar face à la France, son pays de naissance, lui qui affirme « n’avoir peur de personne ».

Hannibal Mejbri a opté précocement pour la Tunisie. Le natif d’Ivry-sur-Seine a bifurqué vers le pays de ses ancêtres après avoir simplement connu les U16 et les U17 tricolores. Malgré les tentatives de la Fédération française de football pour le retenir, le joueur de la réserve de Manchester United a tenu au printemps 2021 la parole donnée à Slim Ben Othman. « Hannibal is back », avait alors posté avec malice le chargé des binationaux pour la Fédération tunisienne (FTF).

Plein de culot et de présence aux quatre coins du terrain, le jeune homme à la crinière blonde a vite séduit les supporters des Aigles de Carthage, dont il a porté les couleurs à une dizaine de reprises. Prêté cette saison avec succès à Birmingham City, en Championship (deuxième division anglaise), Hannibal Mejbri compte sur sa forme et sa polyvalence pour se faire une place dans le onze de départ.

Le chiffre clé : 1

La Tunisie a été la première nation africaine à remporter une rencontre en Coupe du Monde, en battant le Mexique (3-1) lors de son premier match en 1978. Elle avait encaissé le plus faible nombre de buts lors de cette édition (2, à égalité avec l’Espagne).

Le programme

22 novembre : Danemark – Tunisie (Education City)
26 novembre : Tunisie – Australie (Al-Wakrah Sports Club)
30 novembre : Tunisie – France (Education City)

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