La sonde OSIRIX-REx collecte la plus grande récolte cosmique jamais réalisée au-delà de la Lune

C’est une mission spatiale qui tient ses promesses. La sonde de la Nasa, OSIRIX-REx, avait rapporté sur Terre en septembre dernier des échantillons prélevés in situ sur l’astéroïde Bennu, à 50 millions de kilomètres de la Terre. L’agence spatiale américaine avait ensuite été confrontée à un « problème de riches » : l’engin avait rapporté bien plus de poussière que prévu, à tel point qu’elle avait eu de mal à l’extraire pour l’analyser. C’est désormais du passé et les premiers résultats confirment les espoirs placés par la communauté scientifique en cette mission.

Un milliard de dollars pour 121 grammes de poussière, ce n’est pas donné. Mais puisque cette poussière date de la formation du système solaire il y a 4,5 milliards d’années, la Nasa a sorti le carnet de chèques. Patrick Michel, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à l’observatoire de la Côte d’Azur et membre du conseil scientifique de la mission OSIRIX-REx, explique qu’« en allant récolter des échantillons de tels corps, cela nous permet d’avoir accès à la formation initiale. Finalement, on remonte le temps. »

Remonter le temps pour comprendre quelles conditions régnaient à l’époque de la formation de la Terre, mais aussi pour savoir comment notre planète, si proche du Soleil, a pu accueillir autant d’eau liquide. Les astéroïdes auraient pu avoir un rôle. L’analyse des échantillons de Bennu va dans ce sens.

« À la fin de la formation de la Terre, il y a eu beaucoup d’impacts, et les impacts ont peut-être apporté l’eau, et la matière organique qui, en se mélangeant, a pu faire émerger le vivant. Dans Bennu, on a de la matière organique, on a de l’eau, cela nous donne de bons arguments pour dire que les scénarios qui présidaient cette importance d’astéroïde dans l’émergence de la vie ne sont, en tout cas, pas contredits par ce que l’on est en train de mesurer », ajoute Patrick Michel.

Pour aller plus loin, il faudra poursuivre l’étude des échantillons. Un travail de longue haleine ; 70 % de la matière rapportée est mise de côté au profit des générations futures et de leurs éventuels meilleurs outils d’analyse.

SOURCE RFI

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