Le chef du renseignement russe accuse l’Ukraine et les Occidentaux d’avoir facilité l’attentat à Moscou

Le patron du FSB russe, Alexandre Bortnikov, a accusé mardi des services secrets ukrainiens et occidentaux d’avoir facilité l’attentat près de Moscou qui a fait 139 morts, revendiqué par le groupe jihadiste État Islamique (EI). La déclaration est étonnante puisque le président Vladimir Poutine a reconnu lundi que l’attentat était l’œuvre d’ “islamistes radicaux”.

Ce proche de Vladimir Poutine a toutefois assuré que “le commanditaire” n’avait “pas encore été identifié”, quatre jours après l’attaque la plus meurtrière sur le sol russe en 20 ans.

“Nous pensons que l’action a été préparée à la fois par des islamistes radicaux eux-mêmes et, bien entendu, facilitée par les services spéciaux occidentaux, et que les services spéciaux ukrainiens eux-mêmes sont directement impliqués”, a déclaré M. Bortnikov, cité par l’agence de presse Ria Novosti.

“Je pense que c’est le cas”, a-t-il insisté, répondant à la question de savoir si l’Ukraine, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient orchestré l’attaque. “Il s’agit d’informations générales mais il y a déjà certains éléments”, a-t-il poursuivi.

Selon lui, les suspects “avaient l’intention de se rendre” en Ukraine, avec laquelle Moscou est en conflit depuis l’assaut russe de février 2022, et “ils devaient être accueillis en héros de ce côté-là”. “On les attendait là-bas”, a-t-il assuré.

La Russie aveuglée par la guerre en Ukraine?

Vladimir Poutine a affirmé ce lundi que l’attentat contre une salle de concert près de Moscou, revendiqué par le groupe Etat islamique, avait été commis par “des islamistes radicaux” qui selon lui ont tenté de fuir vers l’Ukraine. “Nous savons que (ce) crime a été commis par des islamistes radicaux ayant une idéologie contre laquelle le monde islamique se bat lui-même depuis des siècles”, a-t-il déclaré lors d’une réunion gouvernementale, évoquant ce lien pour la première fois, trois jours après la revendication de l’attaque par l’EI.

L’opposition russe estime désormais que Moscou est aveuglée par la guerre en Ukraine et la répression des opposants. Elle aurait ainsi perdu de vue la menace jihadiste, même si la Russie a souvent été la cible d’attaques islamistes par le passé. Les groupes djihadistes considèrent la Russie comme une cible légitime, car le pays combat l’EI en Syrie et au Sahel et a mené une guerre contre les groupes islamistes et séparatistes en Tchétchénie.

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