Les États-Unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande accusent la Chine de cyberattaques, Pékin dément

Le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis accusent ensemble le gouvernement chinois de mener et d’encourager des cyberattaques, visant leurs institutions dans le but de les affaiblir. Alors que 2024 s’annonce comme une année électorale particulièrement dense dans le monde, ils lancent un rare avertissement commun à Pékin.

Par : RFI avec agences

Dans des déclarations coordonnées, la Nouvelle-Zélande et le ministère américain de la Justice accusent ce groupe et d’autres en Chine d’espionnage économique et d’ingérences annonçant des sanctions contre deux individus.

Le ministère américain de la Justice a annoncé avoir inculpé sept Chinois pour une « prolifique opération de piratage informatique à l’échelle mondiale » pendant 14 ans visant à contribuer aux « objectifs d’espionnage économique et de renseignement extérieur » de Pékin. Cette opération a nécessité l’envoi de plus de 10 000 courriels visant des entreprises, hommes politiques, candidats aux élections et journalistes travaillant aux États-Unis et à l’étranger, a précisé lundi la vice-ministre de la Justice, Lisa Monaco.

Attaques contre la Commission électorale britannique

Devant le Parlement réuni à Londres, Oliver Dowden, vice-Premier ministre du Royaume-Uni, porte des accusations précises. Il a dénoncé des cyberattaques contre des parlementaires critiques de Pékin et contre la Commission électorale du Royaume-Uni. L’attaque contre la Commission électorale avait permis d’avoir accès à des serveurs contenant notamment des copies des registres électoraux avec les données de 40 millions d’électeurs, selon les médias britanniques.

« Je peux confirmer que des acteurs affilés à l’État chinois ont mené au moins deux cyberattaques visant nos institutions et nos élus. Nos services attribuent ces attaques à un groupe baptisé APT31 directement géré par le ministère chinois de la Sécurité d’État », a-t-il lancé. Selon Oliver Dowden, cette cyberattaque n’aura pas d’incidence sur le prochain scrutin. Mais l’ambassadeur chinois sera convoqué, a-t-il précisé, et deux individus et leur organisation vont aussi faire l’objet de sanctions pour leur « implication dans des cyberactivités malveillantes », au Royaume-Uni et ailleurs dans le monde.

Des institutions néo-zélandaises touchées

Wellington a accusé un groupe lié à Pékin d’avoir piraté en 2021 le système informatique du bureau de Parlement en charge de l’élaboration et la publication des lois. L’agence néo-zélandaise de cybersécurité a établi un lien entre un groupe connu sous le nom d’« APT40 », « soutenu par l’État » chinois, et une cyberattaque contre des services du Parlement, a déclaré mardi la ministre de la Défense Judith Collins, affirme l’AFP.

Le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon a reconnu devant la presse que l’attribution de la cyberattaque à la Chine était un « pas important », susceptible de jeter un froid sur les bonnes relations avec le principal partenaire commercial du pays. Wellington a fait part de ses protestations à l’ambassadeur chinois dans le pays, a précisé le chef de la diplomatie néo-zélandaise, Winston Peters.

La Chine proteste

De son côté, Pékin dément. La Chine « a protesté fermement auprès des États-Unis et des parties concernées et prendra toutes les mesures nécessaires pour préserver ses droits et intérêts légitimes », a déclaré Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« La question des cyberattaques est un problème mondial, la Chine est l’une des premières victimes. C’est un sujet complexe qui mérite mieux que des accusations sans fondement et sans preuve », a-t-il dit aussi. Pour lutter contre les cyberattaques, Washington avait mis en place un réseau d’échanges de renseignements avec Londres et Wellington, mais aussi le Canada et l’Australie.

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