Déficit public, élections européennes: le Président Emmanuel Macron consulte ses ministres et sa majorité
Le chef de l’État a réuni mercredi soir à l’Élysée plusieurs ministres et cadres de la majorité pour parler finances publiques et élections européennes, à moins de trois mois du scrutin, alors que l’alliance Renaissance-Horizons-Modem reste distancée de plus de dix points par celle du RN. Deux sujets de crise qui agitent dans les rangs de la majorité. Et tandis que les chiffres s’annoncent mauvais, le chef de l’État a enchaîné les réunions jusque tard dans la nuit.
Par : RFI
Une soirée en deux temps et une mobilisation maximale au sommet de l’État. Autour de la table notamment, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics. Une cellule de crise pour aborder la situation financière, calamiteuse du pays et le contexte politique, périlleux.
Il s’agit évidemment des élections européennes et de la stratégie de la majorité visant à attaquer le RN. Méthode qui n’a pas porté ses fruits, selon le chef de l’État. Il a également réclamé une meilleure défense du bilan de ses eurodéputés avant de faire des propositions sur le programme au mois d’avril.
Déficit public
Et après le scrutin européen, ce sont les finances publiques qui ont occupé le reste de la soirée. Avec une « situation difficile du fait du contexte géopolitique », a expliqué Emmanuel Macron aux participants. L’Insee rendra son verdict le 26 mars, mais les chiffres ne sont pas bons : le déficit public 2023 sera «significativement » supérieur aux 4,9% du PIB prévus, a averti le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. L’objectif d’un déficit ramené à 4,4% cette année apparaît hors de portée. Le chef de l’État aurait sondé ses invités sur les pistes possibles pour réduire le déficit sans qu’aucune décision ne soit prise.
Emmanuel Macron a joué les directeurs de campagne, appelant ses troupes à moins de commentaires et à plus de mobilisation en vue des européennes. Car il le sait : du score de la majorité le 9 juin prochain dépendra aussi la capacité politique de l’exécutif à faire accepter ses décisions budgétaires.