Atelier – Validation de la loi sur le statut de l’artiste : La profession d’artiste enfin reconnue

Le secteur des arts et de la culture du Sénégal franchit une étape décisive avec l’adoption du projet de loi portant Statut de l’artiste et des professionnels de la culture (Saproc). Maintenant, informe Aliou Sow, ministre de la Culture, des industries créatives, du patrimoine historique et des loisirs, il ne reste qu’à transmettre les 2 décrets concernant la protection sociale des artistes, au président de la République, en vue de leur adoption au Conseil des ministres. Aliou Sow déclare aussi qu’il va signer les 3 arrêtés dès la mise à disposition du décret fixant l’attribution des ministères après le dernier remaniement.

Par Ousmane SOW – «Les meilleures choses ont besoin de patience.» C’est ce dicton africain que le ministre de la Culture, des industries créatives, du patrimoine historique et des loisirs, Aliou Sow, a employé pour saluer la patience et l’abnégation des artistes et professionnels de la culture qui, depuis plus de 20 ans maintenant, courent après le projet de loi portant Statut de l’artiste et des professionnels de la culture (Saproc). «Il vous a fallu beaucoup de patience et d’abnégation, chers artistes et professionnels de la culture, pour qu’au bout de plus de deux décennies de lutte et de travail acharné, qu’enfin, depuis les indépendances, une loi vienne rectifier une injustice à votre endroit et vous reconnaître un statut de travailleur, comme les autres travailleurs», a déclaré Aliou Sow hier, lors de l’Atelier national de validation des textes d’application de ladite loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture, au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. Les propos du ministre Aliou Sow soulignent l’importance de cette avancée pour les artistes et professionnels de la culture, qui voient enfin leurs intérêts pris en compte. «C’est une révolution en vérité dans la protection de l’artiste, de ses intérêts, de son avenir, et dans le démantèlement de toutes les formes de précarité qui piègent la vie de l’artiste. Aujourd’hui, c’est un grand jour car couronnant une longue attente. Le travail a duré des années, mais l’attente a duré des décennies. Et enfin, les acteurs de la culture se retrouvent protégés avec leur statut clair», affirme-t-il, tout en assurant que ces textes ont fait l’objet d’un suivi méticuleux de la part des autorités étatiques, qui en sont également des parties pre­nantes. «Ces textes, fruit d’un travail inclusif et participatif ayant mobilisé toutes les parties prenantes fortement engagées, viennent ainsi remédier à la faible structuration d’un secteur qui a jusqu’ici souffert de l’absence de statut», soutient le Pr Aliou Sow, tout en félicitant ses prédécesseurs, qui ont contribué à la réalisation de ce projet qui, dit-il, laisse à la «postérité, un legs qui garantit aux artistes et professionnels de la culture, leur dignité et leur confère, de façon définitive, le statut de travailleur».

Des étapes cruciales


Cependant, après l’adoption de ce projet de loi par l’ensemble des acteurs culturels et professionnels de la culture, le ministre Aliou Sow annonce les prochaines étapes cruciales pour la mise en œuvre de cette réforme histo­rique. «Main­tenant, il ne reste qu’à aller transmettre les 2 décrets concernant la protection sociale des artistes et professionnels de la culture au président de la République pour leur adoption en Conseil des ministres. Concernant les 3 arrêtés, dès la mise à disposition du décret fixant attribution des ministres après le remaniement, je signerai ces arrêtés-là qui vont entrer en vigueur», dira le ministre Aliou Sow, soulignant que les 2 décrets vont ainsi offrir un cadre clair pour garantir le bien-être des artistes et professionnels de la culture, mais aussi leur sécurité financière. En ce qui concerne les arrêtés qui entreront en vigueur, il s’agit, dit-il, des aspects essentiels tels que les modalités de délivrance de la carte professionnelle dans les métiers de la culture, la licence d’entrepreneur culturel, ainsi que la création et l’organisation du Répertoire des métiers des arts et de la culture (Rmac).

Bien-être et sécurité financière


Les propos du ministre Aliou Sow sont appuyés par Ndèye Khoudia Diagne, directrice des Arts, qui souligne l’importance de cette avancée pour les acteurs culturels. «Depuis plus de 20 ans, nous courons après cette loi», déclare-t-elle. Elle souligne l’impact positif que ces textes auront sur la vie quotidienne des acteurs culturels. «Nous sommes fiers d’avoir participé à ce processus. Mais nous sommes heureux de voir, qu’avec ces textes que nous venons d’adopter, le quotidien des acteurs culturels va s’améliorer», se réjouit-elle. Pour Ndèye Khoudia Diagne, l’un des décrets les plus attendus concerne la protection sociale des artistes, un aspect crucial pour assurer leur bien-être et leur sécurité financière. «Ce décret consacre un statut de travailleur salarié aux artistes et permet en même temps la prise en charge de leur sécurité sociale. Donc, il faut que ces textes que nous venons de valider soient révolutionnaires et améliorent la condition de l’artiste», explique Ndèye Khoudia Diagne.

SOURCE LEQUOTIDIEN.SN

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