Pénurie de carburant à Conakry ? Un litre d’essence vendu à 20 000 GNF à Gbessia, « à prendre ou à laisser »
Depuis quelques jours, les files d’attente ont repris devant les stations-services de la capitale guinéenne. Les usagers font la queue, avec leurs engins roulants (véhicules, motos), pour s’approvisionner en carburant. Et, cette situation qui s’apparente à une pénurie à l’air de faire les affaires des vendeurs de carburant sur le marché noir. En tout cas, ce jeudi, 7 mars 2024, le litre d’essence se vend jusqu’à 20 000 francs guinéens par endroits.
Au quartier Gbessia (dans la commune de Matoto) où un reporter de Guineematin.com s’est rendu ce matin, le prix du litre d’essence a connu une nette hausse. Fodé Cissé, conducteur de taximoto, jure avoir acheté le litre d’essence à 20 mille francs ce matin.
« Cette crise prend une autre tournure pour nous, surtout sur le marché noir. Car aujourd’hui matin, j’ai acheté un litre d’essence à 20.000GNF au marché noir à Gbessia ici pour pouvoir travailler, vu que c’est dans ça je gagne de quoi vivre. Les stations-services sont fermées, quand tu pars là-bas pour avoir de l’essence, ils te disent que c’est fermé. Alors que nous ne pouvons pas élever le prix du transport comme ça en vers nos clients, malgré qu’on achète un litre d’essence à 20 000 GNF des fois au marché noir. Si ça continue comme ça, ça serait très difficile pour nous, surtout en cette période de Ramadan qui s’annonce dans quelques jours. L’essence est vendue aujourd’hui à 20.000GNF au marché noir à Gbessia. Nous demandons au gouvernement de nous aider à prendre des mesures face à cette situation et que les stations-services soient fonctionnelles. Nous estimons qu’il y a de l’essence, mais ils refusent de pomper pour nous, et ils attendent la nuit pour servir les vendeurs d’essence au marché afin que ces gens-là viennent nous casser la tête avec des prix élevés », a-t-il déploré.
Abondant dans le même sens, cet autre conducteur de taxi moto, Victor Kourouma, a invité les autorités à prendre des mesures contre la spéculation sur le prix des produits pétroliers sur le marché noir.
« C’est depuis hier qu’on a constaté cette crise à nouveau. Quand on part à la station, on trouve des files d’engins roulants. Et tu peux faire toute une journée sans avoir un 1 litre, alors que nous c’est quand nous faisons le taxi moto que nous subvenons à nos petits besoins. Donc, vu qu’on n’a pas eu d’essence à la station, on a fait recours au vendeur d’essence sur le marché noir à Gbessia. Quand tu demandes un litre, on dit : 20 000 GNF à prendre ou à laisser. Mais dans certains endroits, c’est à 15 000 GNF. C’est pour vous dire que nous souffrons s’il n’y a pas d’essence, et quand tu augmentes le prix du transport, les clients se plaignent de la cherté alors que la faute ne vient pas de nous. Nous invitons le gouvernement à prendre des mesures contre cette vente d’essence à un prix exorbitant sur le marché noir, pour le bien des citoyens », a-t-il indiqué.
La Guinée peine encore à sortir de la crise de carburant qui la secoue depuis l’incendie de son principal dépôt d’hydrocarbures en décembre dernier à Conakry. Un incendie qui avait mis toutes les activités socio-économiques et politiques du pays en berne sur le plan national.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com