Coopératon – Sommet Italie-Afrique : Macky Sall plaide pour un nouvel état d’esprit
Un changement de paradigme dans la coopération avec l’Afrique. C’est l’appel lancé par le chef de l’Etat hier, lors du sommet Italie-Afrique organisé à Rome. Selon Macky Sall, le continent a «besoin de changer de logiciel, en passant de la logique de l’aide à celle de l’investissement et du partenariat».
Par Dieynaba KANE – Au Sommet Italie-Afrique qui s’est ouvert avant-hier à Rome, le président de la République a souligné hier «la nécessité urgente d’instaurer un nouvel état d’esprit dans la coopération» avec le continent.
Macky Sall, qui fait une intervention sur le thème «Coopération, développement économique et infrastructures», a souligné que l’Afrique a «besoin de changer de logiciel, en passant de la logique de l’aide à celle de l’investissement et du partenariat». Selon le Président Sall, «les plans dédiés à l’Afrique doivent aussi faire l’objet de concertations préalables pour convenir des priorités, des conditions» et de ses modalités d’exécution.
En outre, soutient-il, «si nous voulons abandonner les vieilles recettes qui ne marchent plus, il est de notre intérêt commun de lever les obstacles qui entravent la coopération et le partenariat avec l’Afrique». Et le président de la République de donner des pistes : «Quatre conditions me paraissent nécessaires pour ce faire : premièrement, revoir les critères de notation des agences d’évaluation qui ont toujours tendance à exagérer le risque d’investissement en Afrique ; ce qui accroit les primes d’assurance et renchérit le coût de l’investissement. C’est pourquoi l’Afri-que est non seulement sous-financée en volume, mais également mal financée avec le coût élevé du crédit.
Deuxièmement, assouplir les règles de l’Ocde pour les prêts crédits, en baissant les primes de risque et en allongeant les périodes de remboursement.» Macky Sall estime que «cela permettra de mobiliser des ressources plus significatives en complément des fonds concessionnels pour financer des secteurs-clés du développement : infrastructures, énergie, agriculture, eau, assainissement, santé, éducation, entre autres». Encourageant les investissements, et sans doute inspiré par ce qu’il a réalisé durant sa mandature, le chef de l’Etat sénégalais assure que «les infrastructures sont rentables en Afrique, à savoir les autoroutes à péage, les ponts, les ports et les aéroports, ainsi que les centrales électriques». Poursuivant sa réflexion, le chef de l’Etat a appelé à «promouvoir davantage les financements mixtes qui associent les fonds concessionnels et les financements commerciaux». D’après lui, «il faut accompagner les investisseurs privés par des mécanismes de financement appropriés». M. Sall a aussi plaidé pour la réforme des «procédures du côté des pays partenaires et pays bénéficiaires, pour raccourcir les délais de conception et d’exécution des projets». Lors de cette rencontre, Macky Sall a également insisté sur le fait que «l’Afrique a des besoins multiples et urgents dont la satisfaction demande plus de diligence dans le traitement des dossiers de projets». Sinon, prévient-il, «nous passerons plus de temps à discuter de procédures et de formalités qu’à réaliser les projets attendus par nos populations». Et de lancer un appel : «Nous devons travailler ensemble dans ce sens. Il n’y a pas d’incompatibilité entre la diligence et la transparence, et le respect des autres normes qui encadrent la coopération pour le développement.»
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