Frais d’inscription élèves, cherté des fournitures scolaires : quand la scolarité plombe les parents
C’est la rentrée des classes depuis le 6 octobre dernier mais les parents d’élèves se grattent toujours la tête à cause des dépenses. Entre frais d’inscriptions revus en hausse dans certains établissements publics, l’envolée des prix de fournitures scolaires ou d’autres équipements scolaires, c’est la croix et la bannière. Ce qui suscite une inquiétude chez les parents d’élèves surtout en ces temps de hausse du coût de la vie. Ils n’ont pas manqué d’exprimer leur désarroi et leur mécontentement face à cette situation.
Au marché Grand Yoff, l’atmosphère est au rythme actuel. Cahiers, stylos, crayons, sacs et autres accessoires scolaires remplissent des étals mais l’affluence n’est pas trop au rendez-vous chez leurs vendeurs. Plus de deux semaines après la rentrée scolaire, quelques rares clients sont sur place. Venu acheter des fournitures scolaires pour ses enfants, un père de famille n’en revient pas. A l’en croire, rien n’est accessible. « Je viens de débourser presque 25000 pour les frais d’inscription de mes enfants et là aussi, je vois que les prix des fournitures ne sont pas abordables. Tout est cher maintenant», se désole Moussa Ka.
Il n’est pas le seul à être dans la tourmente. Sur place, un autre père de famille négocie les prix. «Le paquet de cahiers 100 pages varie entre 2000 et 2500, ceux de travaux pratiques entre 1000 et 2000 etc. Sincèrement, il est vraiment impossible que les parents qui ont trois ou quatre enfants, puissent répondre aux besoins de leurs enfants. Déjà, dans le public, les inscriptions sont chères. Je déplore surtout la hausse des frais d’inscription qui deviennent de plus en plus chers mais, je ne peux pas ne pas inscrire mes enfants », se résigne-t-il. Le propriétaire de l’étal confirme les prix des fournitures scolaires. « C’est vrai que les prix ont augmenté mais on n’y peut rien. Nous, on achète seulement et on revend », confie Ousmane Diouf.
Au Sénégal, la rentrée scolaire donne du fil à retordre aux parents d’élèves surtout en cette période de hausse du coût de la vie. Outre les frais d’inscription, les parents d’élèves devront aussi faire face à la flambée des prix des fournitures et autres accessoires scolaires. Pour ce père de famille croisé à Liberté 6, la facture est déjà salée pour les inscriptions et donc la chasse aux petits prix s’impose pour pouvoir acheter les fournitures pour ses trois enfants. « En ces temps de crise, il est très difficile pour moi qui est simple chauffeur. J’essaie d’acheter petit à petit en passant par les articles les plus nécessaires et les moins chers. Jamais une rentrée scolaire n’a été aussi difficile à gérer », a-t-il fait savoir.
A Guédiawaye, face à la presse, l’Union des parents d’élèves et étudiants de Guédiawaye a dénoncé la hausse des frais d’inscriptions dans certaines écoles de la zone. « Je voudrais porter à l’attention des autorités, des acteurs de l’éducation qu’il m’a été révélé par des parents d’élèves que dans les établissements publics moyens et secondaires, il y a une hausse des prix d’inscription. Les inscriptions étaient normées dans les moyens et secondaires. Le plancher était de 3000 et le plafond à 10000 F. Mais ce qui n’est pas le cas pour plusieurs établissements de ce pays-là », a fustigé le président de l’Union, Ibrahima Top. D’ailleurs, l’Inspecteur d’éducation et de formation avait mis en garde les directeurs d’école qui renvoient les élèves pour défaut de paiement de frais d’inscription. « Certes, certains le font, mais ce n’est pas une obligation. Pourquoi réclamer ces sous aux élèves ? Ils doivent laisser les élèves faire leurs cours. La rue n’est pas faite pour les enfants », avait dit Yaya Coly lors d’une cérémonie de remise de kits scolaires à Wakhinane-Nimzath, il y a quelques jours. Avec la cherté du coût de la vie, l’école devient une dépense importante pour les familles et le portefeuille ne connait plus de répit. L’éducation des enfants constitue donc un véritable fardeau pour les parents même dans le public.
Mariame DJIGO
SUDQUOTIDIEN