Peut-on diminuer la luminosité du Soleil afin de lutter contre le réchauffement climatique ?
À l’heure où limiter le réchauffement climatique à 1,5°C devient de moins en moins probable, l’idée de réduire la luminosité du Soleil fait son chemin. Mais est-ce possible ?
Cela fait plus de 50 ans que les experts alertent les autorités : la planète se réchauffe en raison de l’activité humaine. Un réchauffement qui induit des conséquences tragiques sur le vivant. La réduction drastique desdites activités semble être difficilement atteignable, aussi, serait-il plus judicieux de réduire la luminosité du Soleil afin de lutter contre le réchauffement climatique ?
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Chaud, chaud, chaud
L’un des objectifs des accords sur le climat était de maintenir le réchauffement de la planète à 1,5°C maximum d’ici 2030. Pourtant, dès 2022 un rapport annonçait que l’augmentation était déjà de 1,26°C. Quant aux études les plus pessimistes (mais réalistes ?) elles font état d’une augmentation qui se situerait aux alentours des 2,5°C dès le passage à 2030.
Qu’est-ce que cela implique ? Selon les experts, beaucoup d’événements en même temps. Il y aura aussi bien des mouvements migratoires de personnes que d’animaux. Les zones tropicales et milieux tempérés connaitront régulièrement des vagues de chaleur de plus en plus longues et de plus en plus intenses. Paradoxalement, les inondations, seront-elles aussi plus nombreuses. Le niveau des mers s’élèvera, rendant de plus en plus de zones inhabitables.
L’augmentation des températures au niveau global est principalement due aux importantes émissions de CO2, liées à l’aviation, l’industrie charbonnière ou pétrochimique… Rejeté dans l’atmosphère, le CO2 emprisonne la chaleur, ce qui par effet domino crée un réchauffement climatique global.
Moins de Soleil ?
C’est en se rendant compte que les efforts n’étaient pas pris de manière aussi radicale qu’espérée, qu’une poignée de scientifiques ont décidé de prendre le problème à l’envers, en se focalisant sur la source de chaleur première, à savoir le Soleil. En observant quelques-unes des éruptions volcaniques les plus puissantes de l’Histoire, comme en 1815 en Indonésie (éruption du Tambora) ou aux Philippines en 1991 (éruption du Pinatubo), les experts se sont rendu compte que par la suite les températures globales avaient chuté.
Suite à des éruptions de ce type, des particules microscopiques se forment dans la haute atmosphère, occasionnant une diminution de la luminosité du Soleil et donc du réchauffement de la planète. Les scientifiques ont envisagé de copier ce mécanisme naturel. Des études ont d’ores et déjà montré qu’une réduction, ne serait-ce que de 1% de la lumière, réduirait la température mondiale de 1°C.
Néanmoins, d’un point de vue éthique, le sujet divise. Pour certains c’est un cache-misère plus qu’une solution pérenne. Cela ne permet pas de lutter contre l’acidification des océans par exemple ou le blanchiment des coraux. De plus, avec autant de particules dans les cieux, se pose également le problème des pluies acides. L’idée est intéressante donc, mais connait de nombreuses limites.