Chine: un haut responsable de la réglementation des jeux vidéo licencié face aux pressions du marché
En Chine, l’un des responsables de la surveillance de l’industrie du jeu vidéo perd son poste pour limiter les pertes liées à un nouveau projet de réglementation. Le signe, peut-être, d’un assouplissement des mesures de restrictions, après le plongeon des valeurs boursières du secteur le mois dernier.
Par RFI :Stéphane Lagarde
De notre correspondant à Pékin,
Feng Shixin est l’homme des milliards perdus pour l’industrie du gaming. Licenciement, comme l’indique l’agence Reuters, ou démission, comme le rapporte le South China Morning post, auteur des révélations. Ce qui est sûr, c’est que le chef du bureau des publications du département central de la propagande du Parti communiste a quitté son poste.
Opium spirituel
Or depuis 2018, c’est justement le bureau de la propagande qui a repris la main sur la régulation du secteur et multiplié les mesures visant à contrôler l’accès aux jeux en ligne pour les mineurs notamment et, plus généralement, à recadrer les géants du numérique.
Résultat : en 5 ans, la Chine s’est doté d’un système de contrôles des jeux vidéo qualifiés « d’opium spirituel » parmi les plus sophistiqués au monde. Une guerre contre l’addiction aux écrans qui a fini par faire dévisser les marchés.
Mettre fin aux jeux gacha
Le nouveau paquet de mesures annoncé avant Noël a ainsi fait perdre 80 milliards de dollars aux mastodontes du secteur, comme Tencent et NetEase. Le projet consistant à en finir avec les jeux dit « gacha » qui incitent les joueurs à dépenser de la monnaie virtuelle, ou réelle, en échange d’accessoires ou de personnages dans un système assimilé à de la loterie. Un départ qui intervient également dans un climat plus conciliant.
Le régulateur a approuvé la vente de 105 jeux en décembre et le président chinois Xi Jinping était au lancement des jeux asiatiques de Hangzou, ou les jeux vidéo figuraient pour la première fois dans la compétition officielle.