Gestion des ressources naturelles : le contenu local, un défi majeur lié à l’exploitation du gaz et du pétrole
Les rideaux sont tombés sur la 5eme édition du Gingembre Littéraire du Sénégal sur le ‘’Vivre Ensemble’’ orgnisé hier, vendredi 01 décembre 2023, par El Gorgui Wade Ndoye, journaliste accrédité auprès des Nations Unies. Cette année, la thématique porte sur « quelle gestion des ressources naturelles et foncières pour un développement durable et inclusif ».
A cette occasion, les panélistes Manar Sall, DG de Pétrosen et Abdoulaye Ly, membre du Club des investisseurs, sont largement revenus sur les défis majeurs du contenu local. Lors de cette journée de réflexion, il a été beaucoup question du contenu local. A la question de savoir qu’est-ce que l’Etat du Sénégal a fait pour donner la part au local, Manar Sall a répondu : « on a eu la chance, au Sénégal, d’être parmi les derniers à découvrir ces ressources naturelles.
On a pu apprendre forcément des autres aussi bien des choses positives que donc les bonnes pratiques que les choses négatives donc qui ont été faites dans les autres pays et qu’on devait absolument éviter de reproduire dans notre pays. Et une des choses qui a été bien fait dans certains pays, c’est l’implication des personnes physiques et morales dans l’exploitation de ces ressources.
C’est ce qu’on appelle communément le contenu. Dès le départ, au Sénégal, bien avant l’exploitation, on a mis en place la loi sur le contenu local et le degré d’application pour nous assurer qu’à l’horizon 2030, 50% de la valeur ajoutée tirée de ces ressources sera captée par les entreprises et par les Sénégalais. Voilà, c’est ça le contenu local et on a beaucoup insisté là-dessus avec vous, vu des différences d’approches.
Mais au final, je puis vous assurer que tout l’arsenal devait être mis en place et une bonne exploitation de nos ressources naturelles a déjà été mise en place avec comme je l’ai dit tantôt, la définition d’une bonne vision et après les stratégies pour soutenir cette vision-là afin qu’on puisse atteindre cet objectif qui est connu au Sénégal, une énergie qui soit disponible, de qualité, qu’il soit accessible à tous, qu’il soit au moindre coût et qu’il soit respectueux de l’environnement ».
A en croire Manar Sall, « Si on atteint ces cinq (5) objectifs et je suis persuadé que nous faisons tout pour cela, je pense qu’on pourra espérer l’émergence parce que simplement comme je l’ai dit en baissant beaucoup l’énergie, on favorise l’industrialisation.Concernant le doute des Sénégalais sur la gestion des ressources nationales au Sénégal, le Directeur de Pétrosen dira pour sa part que « la question n’est pas qu’ils sont craintifs ou dubitatifs. C’est-à-dire, qu’ils ne sont pas sûrs à 100%.
C’est dans la Constitution qu’il est dit dans l’article L.25.1 que les ressources naturelles appartiennent aux populations. Et l’exploitation de ces ressources va améliorer les biens des Sénégalais. Donc les Sénégalais n’ont pas à douter de notre capacité à mettre en place les dispositifs qui nous permettront d’atteindre cette objectif », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Abdoulaye Ly, ancien directeur du Club des investisseurs, observera que le Sénégal a omis dans sa politique de contenu local les meilleures pratiques. Le Sénégal, n’a pas fait tout ce qu’il devait faire pour réussir sa politique de contenu local. Poursuivant ces propos, ce membre du club des investisseurs ajoute que « le contenu local est une mesure d’ordre institutionnel visant à assurer la proportion des nationaux dans la fabrication des biens et services.
Il faut comprendre que le contenu local n’est pas une obligation strictement pour les étrangers qui viennent mais, une obligation pour les Sénégalais qui n’ont le droit de mettre 100% d’étrangers dans leurs entreprises ». Toujours selon M. Ly, il y a des options économiques qui peuvent avoir des défiances sur la politique du contenu local. A cet égard, le Sénégal a deux défis sur le contenu local, notamment dans les hydrocarbures et dans les mines. A cet effet, le Sénégal applique les accords de Genève dénommés traitement national qui dit que toute entreprise quelle que soit sa nationalité, dès qu’elle est installée au Sénégal, elle est considérée comme une entreprise nationale.
Aussi, le Sénégal applique l’émigration économique. Alors, avant de faire un contenu local, il faut d’abord, avoir une unité de production. « Nous sommes un pays certes attractif, mais il subsiste des contraintes dans l’investissement qui peuvent jouer sur cela. Parce qu’avant de faire le contenu local, il faut d’abord qu’il y ait des entreprises dans la massification des entreprises et dans les investissements ».
BARTHELEMY COLY (STAGIAIRE)
SUDQUOTIDIEN