Ziguinchor – Victorine Ndeye, ministre de la Microfinance : «Nous allons accompagner les femmes dans les petites initiatives de développement»

A la suite d’un témoignage émouvant du doyen du village de Bissine, Arona Sagna, la ministre de la Microfinance, par ailleurs maire de la commune de Niaguis, a promis de réhabiliter le bloc maraîcher des femmes et des jeunes de la localité. Selon Victorine Ndeye, «Bissine matérialise ce que le président de la République a fait pour la Casamance».Par Khady SONKO – Arona Sagna aura fait le témoignage le plus émouvant de l’histoire et de la réalité du village de Bissine, longtemps déchiré par un conflit armé. Manifestant toute son administration au chef de l’Etat Macky Sall, le doyen du village dit : «Le président de la République nous a permis de récupérer notre dignité. Il nous a donné l’envie de continuer à vivre, la joie de vivre. Le président de la République nous a redonné notre village, qui était presque rayé de la carte du Sénégal.» Avec une voix pleine d’émotion, Arona Sagna, qui s’exprimait à l’accueil de la ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire dans son village, ajoute : «Notre village est comme un bébé qui a besoin d’un père et d’une mère. Nous sommes très en retard, nos femmes sont très en retard.» «Mme la ministre, continue-t-il, j’ai confiance en vous et je vous demande d’aider les femmes de Bissine. Elles ont fait des formations en transformation de fruits et légumes, en savonnerie, elles font du charbon bio avec les feuilles de manguiers et autres. L’ancien maire leur a donné une parcelle, si elles trouvaient un accompagnement pour y construire leur unité…» «Le président de la République nous a envoyés ici, mais il ne nous a pas abandonnés. Toutes les autorités sont là pour nous accompagner. Je n’ai pas envie d’aller habiter ailleurs. J’ai la joie d’habiter ici, à Bissine, parce qu’il ne me manque rien. Il y a encore des complications parce nous venons d’arriver», a dit le vieux Arona. En effet, au-delà de l’insuffisance de l’eau, du manque d’électricité, les habitants de Bissine vivent le calvaire pour aller à Ziguinchor à cause du mauvais état de la route. «Les chauffeurs ont peur de passer ici, la route n’est pas goudronnée et vous savez ce qui s’est passé ici. Je demande solennellement qu’on goudronne la route. Notre village fait plus de 3 mille habitants. Aujourd’hui, nous sommes à 300 habitants. Les gens hésitent parce qu’ils n’ont pas encore confiance, ils craignent qu’il y ait encore quelque chose sous le sol. Mais nous qui sommes là depuis 2020, on a confiance, on est tranquilles. Les militaires qui sont là ne dorment pas, ils font un travail formidable pour nous. C’est le développement seulement qui nous manque», enchaîne M. Sagna.D’après lui, avec l’électricité et une bonne route, les autres, qui hésitent encore à regagner le village, auront le courage de revenir. Ces doléances ne noircissent pas le tableau. «Quand je dis que le chef de l’Etat nous a rendu notre dignité, ceux qui étaient dans un pays que je ne peux citer pendant la guerre ne vont pas me démentir.» Arona Sagna explique que les gens de plus 50 ans, qui ont quitté Bissine pour se rendre dans un autre pays qu’il ne peut citer, ne sont jamais revenus. «Ils ne sont pas morts par balle. Mais il ne faut pas blaguer avec la dignité de l’homme. C’est cela qui a anéanti tous nos parents. Ceux qui sont revenus de ce pays n’avaient pas 50 ans. Il n’y a que les jeunes qui sont rentrés avec les femmes», témoigne encore le doyen de Bissine. A l’en croire, le président de la République a fait son devoir. «Nous continuons à compter sur lui et on va toujours prier pour lui», dit-il.Ce témoignage a été fait à la Case de la citoyenneté de Bissine. Un lieu qui symbolise la paix. N’est-ce pas Mme la ministre ? «Bissine matérialise ce que le président de la République a fait pour la Casamance. Bissine symbolise la paix. Il fut un temps, personne n’était là. Quand je parle du bilan du président de la République en Casamance, c’est d’abord le retour à la paix. Ce retour à la paix doit être accompagné de projet de développement, et c’est ce qui est en train d’être fait. Mais il reste encore du chemin à faire et nous sommes dans une dynamique d’amélioration continue», a dit la ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire. Les habitants du tristement célèbre village de Bissine à cause du conflit du Mfdc, qui a provoqué le déplacement des populations, ont demandé une route, de l’électricité, de l’eau, entre autres. «Les projets sont en cours, mais aujourd’hui (hier), ce qui nous réunit, c’est d’abord cette case de citoyenneté dans laquelle nous sommes, qui a été construite dans le cadre du dialogue, parce que tout finit par le dialogue, tout doit commencer par le dialogue. Nous allons accompagner les femmes dans les petites initiatives de développement avec des fonds revolving», promet Victorine Ndeye. Pour le bloc maraîcher, le problème consiste à la sécurisation du périmètre. «Le bloc maraîcher sera réhabilité de bout en bout. Nous sommes venus avec le programme microfinance, mais aussi avec le programme économie sociale et solidaire. C’est bien de faire la clôture, de mettre de l’eau avec le système d’exo, mais aussi c’est bien de s’occuper de la gouvernance», fait-elle savoir. Elle propose aux acteurs du bloc maraîcher de «s’organiser pour pouvoir prendre en charge ultérieurement les réparations et de pouvoir se projeter. Cela va faciliter l’accompagnement du programme économie sociale et solidaire». «Sachez qu’à travers le ministère de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire, c’est tout le Sénégal qui est aux côtés de Bissine», indique Mme Ndeye.Durant la journée d’hier, elle a fait aussi les villagesd’Adéane, Agnack Petit, Nia­bina, Boutoupa Camara­counda, Yabone, Fanda et Boulom, où des périmètres maraîchers, des sites de fumage, quais de pêche… ont été visités. Sur ces lieux, la ministre a recueilli les besoins des populations et leur a donné rendez-vous aujourd’hui pour une cérémonie de remise de financements.

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