Frontière Sénégal-Mali : Appui de la Coopération italienne pour l’épanouissement des femmes
Les femmes dans les zones frontalières restent confrontées à beaucoup de difficultés. C’est ce qu’a compris le gouvernement italien pour venir en aide à Onu-Femmes Sénégal et Onu-Femmes Mali pour mieux accompagner ces femmes qui vivent le long de la frontière au niveau des régions de Tambacounda et Kédougou au Sénégal, et de Kayes au Mali. Grâce à la Coopération italienne, plus d’1, 3 milliard F Cfa (2 millions d’euros) a été dégagé pour appuyer la résilience des femmes et des filles vivant dans ces contrées. «Les femmes au niveau des zones frontalières font quasiment face aux mêmes défis», a relevé Dieynaba Wane, coordonnatrice d’Onu-Femmes Sénégal. Elle prenait part à la cérémonie de lancement du Projet de renforcement de la résilience des femmes et des filles vivant dans les zones frontalières. Le premier défi évoqué par elle est lié à la protection des femmes. «Dans ces contrées, avec souvent des crises notées, les femmes ne sont pas trop protégées. Ce qui fait d’elles des victimes potentielles», souligne-t-elle. L’autre défi est évidemment la vulnérabilité économique. «Les femmes n’ont pas beaucoup de moyens pour survivre dans ces zones. Il y a aussi l’absence d’infrastructures sociales de base qui demeure aussi un goulot d’étranglement, sans occulter leur non-implication dans les instances de décision», évoque Mme Dieynaba Wane. Elle poursuit : «Le constat fait est que les 3 régions, notamment Tambacounda et Kédougou au Sénégal, et Kayes au Malin sont quasiment confrontées aux mêmes problèmes. D’où l’intervention de ce programme pour mieux accompagner les cibles. Il s’agira surtout d’assurer un renforcement de capacités de ces femmes à travers des sessions de formation, afin de leur permettre, outre de pouvoir jouer le rôle qui est le leur, de pouvoir surtout connaître leurs droits et devoirs. L’autre volet du programme est de leur assurer des activités économiques en les aidant à développer des activités génératrices de revenus.»
Plus de 2 millions d’euros alloués à Onu-Femmes Sénégal et Onu-Femmes Mali
Dans ce sillage, le focus sera mis sur la mise en place de mécanismes de protection des femmes et des filles contre les violences exercées sur elles. «L’intégration transfrontalière occupera aussi une place de choix dans le programme. Les Sénégalais comme les Maliens se déplacent en nombre important de part et d’autre le long de la frontière. Ce qui fait qu’il doit être instauré une intégration transfrontalière pour permettre aux différents peuples de vivre en paix, en toute sécurité», insiste la coordonnatrice d’Onu-Femmes Sénégal.
Durant 3 ans, le temps du programme, des situations pourraient changer pour le bien-être des femmes. «Nous arriverons à relever les différents défis qui interpellent les populations riveraines des frontières en mettant en focus l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles. Les fonds seront mis à disposition des agences régionales de développement qui seront chargées de la mise en œuvre», explique Mme Wane.
En écho, la représentante de l’Agence italienne de coopération et de développement au Sénégal, principal bailleur du programme, ne cache pas sa joie et ses attentes par rapport à ce programme. «Car, dit-elle, il permettra une autonomisation des femmes et des filles dans les zones ciblées. Mieux, il permettra de mieux pacifier les espaces et mieux renforcer la sécurité.»
Par Abdoulaye FALL – [email protected]